Le Havre
Jamais tranquille
Havre de guerre
5000 morts 80 000 sinistrés
40 000 sans-abri
Toujours pas compris
Au Havre blessé pour la France
Et qui sera grand
Les dockers regardent
Le port la mer
La ville
A terre
A la baguette le chef d’orchestre
Auguste Perret
Le maître le seul à disposer
D’un atelier d’architecture
Ce que je veux c’est faire
Quelque chose de neuf et de durable
Il se met à la tâche
Et avec lui une centaine d’architectes
Des milliers d’ouvriers
Italiens espagnols
Maghrébins
Venus en renfort
Qui vivent dans des baraques
A côté du chantier
Un triangle monumental
Le centre-ville la mer le port
Un ensemble animé
Par une trame invisible
Qui traverse
La chair de tous les bâtiments
Comme un nombre magique
6,24 m
La portée optimale
D’une poutre béton
Le Havre se reconstruit
A angle droit
les Havrais se retrouvent
Devant une ville qu’ils ne connaissent pas
Il y a les pour les contre
Les C’était mieux avant !
On y voit des perspectives
Ouvertes
Sur la mer
Les goélands
On y respire le ciel et le climat
Et on y voit aussi
L’uniformisation l’ennui
La solitude coulée dans le béton
Contradiction des villes
Des foules solitaires
Où l’on se croise
Et ne se parle pas
Mais le port retrouve
Ses eaux profondes
Et les dockers
Se remettent au travail
Il y a de la sociabilité
Un peu partout
Dans ces villes ouvrières
Au café au syndicat
Dans les écoles d’apprentissage maritime
Pour le pont les machines le service général
Ils sont tous tournés
Vers la mer
Ceux qui construisent
Ceux qui naviguent
Ceux qui chargent et déchargent
Font le lien
Il existe plus de 50 métiers
Chez les dockers
Conducteurs d'engins répartiteurs
Rédacteurs de brochures
Secrétariat échantillonneurs
Voiliers
Une équipe à bord
Une équipe à quai
Avec le conventionnel
Bien avant les containers
Les hommes ont le contact direct
Avec la marchandise
Blessante comme le coprah
Pestilentielle comme les cuirs verts
Salissante et toxique
Comme le noir de fumée le charbon
Et le contact ils l’ont avec les parfums
Les couleurs et les hommes
Ils sont tous tournés vers la mer
Dans cette ville
Où le monde entier débarque
Ses tonnes multicolores
Café coton peaux cacao
Les bois les vins les eaux de vie
Le nickel le caoutchouc le pétrole
Le tabac et les coquillages
Tout ce qui arrive servira à d’autres
Commerce industrie artisanat agriculture
Et par les avenues
Les portes de Perret
Les oiseaux de béton
Chantent l’océan proche
Et on entend le vent
Répondre dans toutes les langues
(Extrait du livre de Bernard Gueit "Monument aux Mots pour la France")
/https%3A%2F%2Fimages-eu.ssl-images-amazon.com%2Fimages%2FI%2F51ynVCNMIrL._SR600%2C315_PIWhiteStrip%2CBottomLeft%2C0%2C35_PIAmznPrime%2CBottomLeft%2C0%2C-5_SCLZZZZZZZ_.jpg%23width%3D600%26height%3D350)
Monument aux Mots pour la France
Noté 0.0. Monument aux Mots pour la France - M Bernard Gueit et des millions de romans en livraison rapide
https://www.amazon.fr/Monument-aux-Mots-pour-France/dp/1546988599