Aux beaux jours de 2014, André Chenet, poète, tenta une expérience de création collective sur le réseau social Facebook. Le groupe existe toujours sur FB avec la même appellation.
Le résultat fut surprenant, mais pour des raisons qui m'échappent (peut-être la quantité de travail à fournir) cet objet poétique non identifié n'a pas,sauf erreur de ma part, été restitué dans sa totalité à ses contributeurs.J'ai toujours considéré que c'était un dû car ce long poème ne saurait appartenir à personne d'autre qu'à ceux-là.
André Chenet m'avait envoyé la version du texte,réputée complète, pour que je contribue à ses corrections en même temps qu'à deux autres personnes Xavier Lainé et Sally Helliot. Je l'ai retrouvée par hasard après l'avoir longtemps recherchée dans mes dossiers informatiques un peu chahutés.
Je n'ai pas la version avec les corrections de Sally et Xavier qui ont réalisé un travail beaucoup plus minutieux que le mien.
Cependant, j'avais adopté un parti-pris exposé à André, Xavier et Sally quand je leur ai retourné le texte, avec mes corrections. Je crois avoir insisté dans un autre message sur l'intérêt de conserver, au moins dans une version, le caractère monstrueux de l'entreprise, ce qui fait sa force et son originalité.
Bonjour André, Xavier et Sallly
Je ne m'appuie pas sur ton mail pour répondre, André, car il y a parfois des soucis de pièces jointes, inexpliqués.
Vous trouverez ci-joint mes propositions de corrections, en rouge sur la fichier transmis par André. Comme convenu, je me suis limité à l'orthographe et grammaire, dans la limite de mes connaissances (of course !).
Je ne me suis pas attaqué à la syntaxe, d'ailleurs, le faut-il ?.
J'ai remarqué :
-un emploi de virgules, qui dans la prose classique, pourrait être considéré comme erroné. (exemple : entre le sujet et le verbe).
En poésie, la ponctuation est utilisée par le poète de façon libre (d'ailleurs, parfois, il n'y en a pas) et il m'a semblé qu'évidemment le poète posait un temps faible sur ces virgules, une respiration et que cela est une façon d'indiquer le rythme. Alors, pas touche au rythme !
-quelques redondances de vers, qui ne semblent pas voulues (même si parfois cette répétition est heureuse), que j'ai signalées par (X 2)
La lecture de ce long texte est réjouissante (c'est le poème des coeurs entrelacés !), le mot coeur revient très souvent, et il y a, me semble-t-il, une très grande humanité qui s'exprime, sans morale,sans donner de leçons et une compassion maîtrisée autant qu'une digne colère.
On a peut-être tous, plus ou moins, une "querelle avec le monde", mais on veut la dépasser.
Ensuite, je pense que même si chacun avait accordé sa lyre selon son mode, l'orchestre joue juste et c'est ce qui m'impressionne le plus, compte tenu de la durée du concert.
En fait chacun a joué au nom de tous et dans un seul vers, on peut entendre le poème tout entier (en tout cas il résonne !)
A suivre,
Bien amicalement à vous,
Bernard
Avertissement
Il ne s'agit là que d'une version possible du "Poème en roue libre", mais pas de la seule et surtout pas d'une version validée par qui que ce soit.Je ne dispose pas de la liste exhaustive de tous les contributeurs, aussi je préfère ne pas les citer pour ne pas en oublier. Mais sur le groupe Facebook du poème en roue libre, vous pourrez en retrouver certains.
À propos (Par André Chenet)
"La poésie doit être faite par tous et non par un" disait le comte de Lautréamont. Lamartine avait déjà écrit "La poésie doit faire un peuple"
Description
De "la main à plume" à "la main à charrue", et vice et versa, il y a toute la liberté du monde à prendre, à éprouver, à improviser. Chacun s'y retrouve. Je vous offre un vers. Chacun y va de sa tournée. Pas plus d'un vers par jour et pour chacun, afin que le "poème en roue libre" vive sa vie de cadavre exquis sur le réseau mis à notre disposition. Une seule restriction : l'attention à préserver une continuité qu'elle soit logique ou non en veillant à ne pas s'approprier l'espace assigné à autrui. Créer un corps verbal et poétique qui ne retienne rien de personnel. Laisser l'ego loin derrière car c'est un jeu sans importance. Des artistes seraient bienvenus pour illustrer des passages entre les lignes. Invitez vos compagnons en poésie à faire tourner la machine imprévisible de ce poème perpétuel sans finalité aucune. Une dernière chose : le poème se lit à l'envers, en commençant par le bas. A vous de jouer en le faisant remonter l'échelle de la page !
(NB : suite au travail d'André Chenet, le poème ici se lit à l'endroit !)
Poème en roue libre
Dans cet entre-temps où l'amour entretient la flamme
Terre au ventre des mères - mots en temps mémoire aux paumes de ces mains tendues - les cris des viols - vie -
La vive flamme des vérités comme un chant silencieux jaillissement d'une illusion...
Ivre des couleurs du monde et libre de la pesanteur le torrent crie ce que le feu ne dit pas où s'éclairent nos doutes
...Ici est lieu une aire où le poème va, où le poème est, où le monde peut se jouer du monde...
J'ouvre la porte sur un vent de mots
A paupières battantes les mots dansent dans le crépuscule
de ces cils tournés vers la lumière ...
Se pose doucement sur le seuil et les cimes
Et ce cri dissout par le temps - mémoire d'enfance - heures volatiles
La pierre est un cri dans le soupir des sables
comme la prière païenne d'une religion
malgré les conflits qui voudraient l'éteindre...
Qui a vu la vérité reverdir vivra l'ivresse de l'air
Mais rien n'atténuera la douleur d'abandon
ensevelie sous les chants des oiseaux dans la lumière de l'aube
La lumière ne se pose plus la question,
elle sait qu'elle dansera en corps et tous les jours.
Les feux-follets jouaient dans le cœur des feuilles jusqu'à leur embrasement.
L'onde, tel Ulric, se propagea à travers l'espace et le temps,
l'instantané instant tanné par le soleil de midi m'a séduit.
C'est un chemin creux aux couleurs du vent qui pleure.
Le frisson du vent s'est posé sur son épaule
comme la toile tissée par les gémissements du vent
telle une nue, la mémoire à rebours, le cœur hésitant, la parole défaite... Il y eut les arrêts du temps au bord de ce chemin épris d'infini
(... en retard, je suis en retard ! > disait le lapin d'Alice
en piste sur la liste de la délicieuse amoureuse pas triste ...) mais l'âme en fête reprise par la danse, elle s'élança
comme on s'élance sur les bords d'un dimanche ... paume pâle aube blanche
Dans l'horizon grand ouvert sur les vides d'une liberté non choisie
Des soubresauts d'incertitudes tièdes-
Les ailes frémissantes tissent le crépuscule de nos paroles.
A l'éclair des coquelicots mille coquillages jouent aux funambules -
les libellules ne parlent jamais de politique la bouche pleine de baisers frais
et dans le parfum de soleil fauve des blés, la lumière est encore si légère,
soleil d'or sur la rosée de tes lèvres carmines
Et c'est nue que la mémoire pleure et le bord du chemin qui est bon
recueille ces eaux, émotives comme un premier jour amoureux.
Une aile restée accrochée à une branche d'étoile ou irradiant sur un rayon de l'astre, elle les esquissa ses pas de danse, mue par un esprit de liberté sous le carillon de tous ces astres réunis.
Nue elle demeure, une larme vive dans l'azur délicat.
Sur quelle rive le temps s'est-il dissout?
sans doute ou peut-être dans sa parenthèse que l'on nomme l'instant
Jours et nuits se mêlent dans le poème comme des éclats de miroirs brisés
La pierre froissée des vibrations - feu lent par la fenêtre des arlequins - chaque parole première page d'un soleil blanc bleu ocre jour de Braque à ses pinceaux pétales
Et puis soudain, l'eau s'est mélangée avec la peinture en dansant du rouge au vert toute la nuit jaune.
Le monde éclate dans des milliards de pétales humains
Grands silences glissant sur les épaules du rire
La lumière n'est qu'une chandelle au cœur des pierres,
pour voir encore le jour, il te faut fermer les yeux.
On avait accroché des petits nuages blancs, comme un dimanche
La lumière n'est qu'une chandelle au cœur des pierres
comme une foule de lucioles inversées sur les murailles du déluge
L'arbuste dont le regard nous saigne nous suit à la mort ...
.. sur le fil de ses pensées qui se balançaient sous des alizés de liberté ...
une fine écriture nous relie à l'invisible, à ce qui n'est plus ou n'est pas encore
mais la mort n'est que le préalable aux incendies
Simple interlude des mémoires-sables
frémissements d'aube, froissement d'ailes de papillons, salive irisée de libellule,
lumière en abat jour de coquelicots face à l'heure des océans, oiseaux girouettes, girouettes baisers pris au sable de la vague tournesol
TakataramTaTam ! Renaître ? Arlequin ? Disparaître ? Connivence ? Vide ?
Aveugle plongeon en apnée dans le prisme du reflet
Vers enroulé au silence de mai
qu'une brise légère projette sur le mur intense de nos libertés
Et soudain la vie, juchée dans le soupir d’un Christ sans croix
" Bohèmie " de Chagall, le trait reste léger dans le cirque de la solitude
... le mât pour la flamme redresse le soleil
qui s'endort des fois mais danse tous les jours toujours ...
La poésie est une flamme taillée dans le bleu des yeux du ciel
avant le premier orage
comme la marque
tourner les empreintes - les mains nues,
destinées effacées aux parois du temps -
homme oiseau -
homme des mont et merveilles
cravachant d'amour la belle vie endormie
(Que respirent et jubilent ces bonheurs d'occasion !)
Des rigoles de miel lacérées de lumière craquellent sa peau anesthésiée
alors que sa forge intérieure jugulait les éclats de ses tisons ardents;
quelle est donc cette folie! Elle revient sans souci elle nous saisit
Deux cœurs qui s'aiment, ignorent complètement la haine
et ne font vraiment qu'UN,
ils savent pourtant qu'elle abime mais détournent les yeux souvent
pour regarder les autres amoureux et pour se regarder eux aussi,
dire à l'univers que l'amour existe flambant
de quelques chants d'oiseaux rouges.
Quand le sentier devient cascade graisseuse
l’âme brisée voltige du sol glacé dans ses débris
La simplicité, c’est l’oraison des oiseaux amoureux,
une chair pétrifiée que sa propre mort bouge
jusqu'à l'aspérité des doigts de l'horizon
Au vent de l'espace, la chute du temps
Tu recueilles les débris de ce qui fut,
marche sous les quolibets de tes questions
avec la frénésie des colibris au clair-obscur de la subtilité
Abandonner la fête des orgies
Pensant que c'est la fin du festin de poésie
- et laisser venir à soi, par-delà les frous-frous de toutes ces fêtes provisoires,
la note profonde du coeur -
devenue miettes desséchées larguées à la brise d'un soir
ou crécelles à l'ombre des flaques _
étincelles puisées à l'empan des deux mains
L'envie, est un jeu, dont la vie, se balance
J'ai lancé la mémoire contre le mur cristal d'une présence
- Homme sagaie - temps fauve, origine et mémoire, temps du feu
Alarmée par cette incertitude tombée dans la désuétude,
ta présence de feu hait cette absence
dans laquelle se pétrifient tous les cris de nos insomnies
L'espoir, est une bouche, verrouillée ouverte
Temps obsidienne, revenir à l'Afrique, célébrer l'ancêtre.
Cristalliser sa mémoire réfractée pour juguler l' euphorie lactée
(Nos jours s'effeuillent rapidement, telles les pages d'un roman)
Pleurer ses liens ... tisser ses veines ...
d'où sortent des mots aphones pleins de fracas entre ses dents serrées
Le chemin caillouteux de secrets t'appelle à la double proie par-dessus ce frisson incarnant d'un arbre qui voyage sur tes jours plaintifs.
Nager - nageurs dans la larme du cygne, océan blanc bleu des rouges incertains - le feu traverse la lumière - vive voix des destins - découvertes -
Ah l'or ! Flottent et s'envolent les plumes des rêves égarés
car la mort n’est que le dernier défi sauvage à l’amour
Gicle ! Jaillis ! Ruisselle ! Lave ! Lave, eau lustrale ! Apaise, referme les plaies
Les blessures sont pareillement souvenirs atroces du temps
des hymnes étranglés entre les crocs du soleil primitif
mais les mots parfois sont refuges, îles virtuelles comme la chair qui passe
et le penseur éveillé reste émerveillé à la douleur absoute
la chair de l'abstraction que je traverse et qui m'enlace
Au seuil du temps, saisir la transparence sereine de la quête - amour et grâce - douceur de l'instant
Parfois lorsque tes mots s'effacent, c'est qu'ils n'ont pas d'importance,
quand tous les astres parfois viennent se perdre dans la nuit du coeur
l'appel de la vie sereine n'est qu'un sursaut dans tous les domaines
[comme ou avec] une fourmi sans lingerie qui joue du luth
notre vie prisonnière d’un sentier devant se longer invisiblement
vers ce qui sera bientôt le carrefour des désamours
L'amour, est un vin chaud glacé
métronome intemporel d'un chemin effacé
Ô ma folie ! et quelle folie ? de t'aimer à la folie, malgré tes folies
l'amour est à la fois tristesse et joie, un délicieux miel et nuages dans le ciel,
je n’ai d’yeux que les tiens et d’âme que la nôtre.
Des bruns la couleur cherche son morceau de pain - fuite -
furie dans les chants d'un morceau de pain
Sensiblement, le temps a trouvé sa nourriture d'amour
dans l'abris aux images, une provocation
- saisir la nuit pour en coudre l'avenir d'une correspondance -
car la mort n'est que le dernier défi sauvage de l'amour(x 2 ?)
Étoile secrète, l'inaccessible - écho de nos vies antérieures - genèse, maternité...
Nos cheveux, sont nos racines, que le ciel arrose, par habitude (les virgules ? )
En cette voix silencieuse la force ne peut se dire ambitieuse
comme la résurrection d’une colombe hissée sur les ruines de la haine,
parfois tu te trouves en exil extérieur tandis que tes rêves jouent la sarabande en dedans
L'amour est là qui sonne en filigrane sa basse continue
guide nos pas sur le fil craquelé de nos vies imposées
par des moments où le silence fait sa place, respire pour reprendre un nouvel élan.
Tu es ma fleur, mon porte-bonheur, près de toi je vis, loin de toi je meurs
La porte béante succède au mur de béton
s'y engouffrent les sourires de l'aube, nos pas affranchis
nous nous enrêvons au gré des rythmes de nos cœurs
chacun dans sa vie cette ombreuse caravelle grimpant vers le ciel
porteuse de vies que le poète contredit
C’est maintenant qu’à tout instant j’ai parlé, tu as parlé.
Face aux gisements d'or les feuilles germées adressent des alertes -
rares rapports timidement froissés -
les premières neiges se plient à l'heure des verveines capricieuses - sauvages -
C'est un chant, c'est une ombre, c'est la pluie qui descend
Que te guide l'écho de son murmure, la source est en toi-même
et face aux nuages qui perlent, dans l'atonie des soirs tombants,
flambe une syntaxe aussi sévère qu'un encens
altière dans ce monde dégarni, le chapeau est terni
alors tu vas tête nue, chanter bien avant qu'aube ne s'ébroue
les pleurs ce sont les tonnerres captifs d'une note de musique
Caractère de munificence en trombe
l'imposture habillée splendide des échos retrouvés de la joie
qui a survécu aux yeux crevés
Les pluies, peintres de l'arc-en-ciel dont la lumière pince la corde sensible
J'entends une voix enchantante ...
Amoureux de toi je suis, le jour je te suis, la nuit je te poursuis
Les villes, sont des caresses intimes, que la nature surexcitée, ne sait plus comment repousser
et la mémoires s'emballe, s'empresse de retirer tous ces oripeaux qui l'étranglent,
l'amour est un cadeau, le plus beau, attribué par le Dieu, à ses fidèles aux cœurs bons et généreux
en d’autres temps je cherche une preuve et ne la trouve pas
Sommes-nous dans l'encre silicieuse des peuplades nomades _ souvenances des résurgences
nous nous regardons sur ce rocher jamais fixé couvrant d’écumes - criblé de ressac - profane à l’heure d’une faveur - nous contredisant dans le miroir horizontal.
C'est un char à quatre roues, une improbable masse tellurienne
j'ai changé le sens de toutes les routes, je gratte ma mémoire à deux mains, ne parle qu'à mon silence.
J’ai barricadé le soleil fêlé d’éclipse en faisant place à la lune enrobée de tout son or dans le ciel de ma vie perdue, à travers les vastes horizons d’un temps tressé de soulèvements
avec l'ultime râle de dégoût, l'espérance
Articles nés comme les couleurs depuis les invincibles chaos - routes - vagues habillées du frémissement -
dans un frémissement d'aurore, tes mots se pressent derrière la porte du temps
nous nous offrons à tous les naufrages à toutes les dissidences nous nous dénouons
Le volcan, est une maman qui gronde, pour rappeler, ses petits à leur taille
vivant heureux toute leur existence, les cœurs arrosés d'amour à leur naissance
Toujours plus belle sur l’archipel - les bergamotes piquées de la perversité rejoignent ton large rivage agreste empli de fourmis ailées
s'enivrant du pollen, s'imaginant papillons un instant, mais un buisson aura raison d'elles, alors la pérégrination terrestre se poursuit au hasard des parfums
L'Harmattan berce les mirages de la nuit -
re-naissance de l'Esprit et du Sens - Paix sur les peuples
des étoiles dansent dans un ciel bleu clair, autour d'une pleine lune
qui illumine, toutes les fêtes des amoureux dans l'univers
Avec quel corps opaque receleur de nuit accueillir la lumière ?
C’est la fièvre d’une cohue de vierges haletantes
C'est aussi une vie déroutante de vivre un seul sacrifice en attente
Mon âme pianote sur l'arc-en-ciel de mes émotions,
étrange et envoutante valse qui tourne et m'entraîne de l'orage ... à la pluie ...
de la tristesse à l'accalmie ... de la douce brise ... à ... l'arc-en-ciel ...
et qui tourne ... et retourne ... à l'infini ...
comme une mélodie entêtante ... qui cherche une ... sortie
Temps des nuits, tant à dire
puisque les mots roulent en l'asphalte des pensées, tu suis leur trajectoire sinueuse
Terre terre voix du chemin qui parle avec les découvertes - grappes aux raisins courbes à la fenêtre des treilles citronniers - vagues parfumées en fleurs mauves de soleil,
tout devient présages ailes de libellules abeilles tachées de pollen coccinelles ou nuages de moucherons
Nos mains se mêlent, dans une ombre Fuse une lumière douce et blonde
et l'eau murmure en nos vies l'appel du large
Climat perturbé, ciel à la fois nuageux et ensoleillé, annoncent le départ prochain du printemps, belle saison des fleurs que nous aimons tant
et nous voilà tous deux seulement étincelles de l'Ame de la Galaxie et de l'Infini
errant en récoltant ces pétales de coquelicots ardents, tisons et chandelles à la fois
l'attente ne me dit rien, je tends l'oreille en vain
aux funérailles de nos soupirs - la beauté dévisagée - bref scintillement d'un ailleurs
Une muse, est une statue, qui vous tire par la main
Pecane, noix de pécan calorie de folie Pécane, noix de pécan .. pépite saoule d'harmonie
mes lèvres étonnées me proposaient le murmure des demains
et je prenais refuge sous tes paupières et je voyais les perspectives qui nous aimantaient,
les jasmins de mon insomnie enivrent ton infini - sieste féconde, sillage de nos soifs - l'envol de la colombe
L’oubli, c’est un lierre tatoué dans les cils de l’amour
et cette pavane des cils ébrèche le silence
Ce silence qui se fait si pesant lorsqu'il chante pour une tragique défaite !
Les jours sont comme des chiens errants lâchés au désir et à l'intranquillité de la douleur
Plus de jours! Plus de nuits! Le cœur n'a rien compris!
Crocheter le ciel de mes doigts gantés pour percer le mystère de l’acrobate infini
Le silence est un ruisseau dessous la neige au pied des arbres
le bruit de l'eau, nul ne le sait ... et tu appelles douce caresse la mousse que tu embrasses
Le silence est un ruisseau dessous la neige au pied des saules
Temps de temps dans les ailleurs du temps -
Désert nu, flancs à l'abandon, lumière tamisée, éteinte, bruits de pas sur l'asphalte, une musique si timide, naissance d'une aurore à l'affût
Femme en porte jarretelles
infidèles sont ses pensées, accrochées à ses bas
& du fond de ses bas, l'aube tumultueuse rugit encore & lui lèche les flancs de désir insoumis
aux velléités des soubresauts de l'aurore tapie sous les brindilles encore couchées
... l'herbe rosée ... aux parfums des steppes antiques ... où vrombit l'attente paume à la main,
les nuages restent - immobiles - au-dessus de nos ignorances - et les fleurs siamoises s’entredéchirent jusqu’à ce que le printemps les métamorphose
Le bonheur voyageant sur les ailes du vent il se pose sans bruit pour nous donner ses fruits
Le plus dangereux mal qui existe, et qui nous rend malheureux et tristes, c'est celui qui touche notre for intérieur, privant nos âmes et nos cœurs de l'amour origine de notre bonheur
c'était un ciel si grand que je m'y suis perdue
Tu t'étais tue à l'instant où tu éprouvas comme pour la première fois un frémissement
Tant de portes pour une seule clé ... Goûtons le temps, créons l’espérance, inventons la joie-souffrance, ciel immense
tant de verrous à dérouiller, dans l'écume des ans, parvenons à l'Intense du plaisir en flagrance
Le silence est de l'or entre tes mains dont tu dénudes mes lendemains
le silence fait tant de bruit autour de ta beauté éphémère !
Lune écoute les chants secrets des herbes folles des mauvaises herbes -
elles sont des différences qui dansent - respect à cette espérance
qui se couche et se relève, touche ma bouche
Le récit est la multitude de mots tissés en or
mais pour se retrouver, il faut se perdre encore plus,
perdre l'identification aux paysages traversés au fil du voyage
Je suis une fleur assise en lotus, j'aspire les six directions sans bouger
parole d'amour qui s'échappe des cratères de la mémoire
... vers un monde intérieur, tu, aphone se battant contre une paroi de verre glissante pour naître enfin ...
Gardons toujours espoir en voyant la vie en rose, pour ne pas tomber dans le noir, évitant ainsi des jours moroses
c'était un ciel si bas que je m'y suis noyée.
tu, source de silence amoureux, cascade ricoche sur l'asphalte du jour
la beauté, est une guirlande, à haute tension
la beauté, éphémère, se fane quand l'amour continue de croître
arborescence caressante de nos cellules animales. Binaire élévation...
Et si on s'aimait ?
Si on disparaissait
si on cessait de de ne se regarder qu'à travers des prismes superfétatoires ?
Qui dira jamais assez les paroles de feu, les paroles de sel ? Qui dira jamais assez les paroles de miel, les paroles d'orange et l'espoir du monde?...Le cri.
Boomerang spirale plumes de feu cœur à cœur turquoises lancées à travers ciel,
c'est une flèche que le temps décoche, dard aigu planté en la chair des mots
Vertige dans les intervalles du vent, le contenu s'apprête à l'absence - La vie, les rêves
sont des racines aux brindilles des poèmes - Ils passent par les interstices des portes entrouvertes
Ta nudité m'accapare - ô reine des nuits aux étoiles creuses- et cette flamme plissant ton être t'exposera en sacrifice sur l'autel combien gauche à ton identité cyclique. Je te vois seule et cherchant du regard le refuge ébloui. Je chante l'alchimie de l'étreinte, lorsqu'elle est tout entière liquéfiée et qu'elle me laisse, moi l'orpailleur de ses reins
Sur ces murs je peins des mots qui effacent tous mes maux
sous les maux, je dépeins des amoureux des murs qui s'effacent
Sous les émaux des murs, le ciment porte les traces des esclaves esseulés
La misère, est une force terrifiante, mais l'orgueil, est un feu qui brûle comme de la cire
et les chaînes de nos passés cicatrisent nos âmes déjà brisées
L'espoir en actes est et sera la "force" du cœur
L'amour vient de se poser sur son cœur, comme un papillon sur une fleur
Amour de vitrail que chantent les choeurs de nos mémoires,
je ne savais pas qu’en sautant de la falaise
je descendrais là où les mouettes volent haut
A t’aimer sans relève inexorablement négligente et suave
j’ai laissé des battants grands ouverts à tes yeux pour suivre tes nuages
grimpant en vrille vers les cimes dentelées de la mémoire amnésique
Toi colombe oiseau d'Amour, évade nous de cette cage inhumaine -
nous n'avons plus d'ailes que dans notre imaginaire -
nous sommes tous des "mi-grants au seuil du réel
il n'est d'yeux ou d'écoute que dans le silence des pierres,
ultimes témoignages géologiques de nos balbutiantes prières
et l'homme vit ses prières évaporées ;
vint alors le temple, prison dorée des généreuses pensées
Un jour, un autre jour, passent les jours, bonjour, bonsoir, ne pas te voir,
les enfants sont la plus forte des forces que la Terre n'ait jamais inventée (ou ées ?)
l'enfant est le grand poème du futur il remplace et creuse la gélivure
Laissons émerger nos éternels souvenirs d'enfants, de nos bonbons caramel succulents
de nos courses folles à travers ces champs de coquelicots et cette terre détrempée
sous nos pieds nus
enfants, nous irons planter nos vœux sous l'olivier dépaysé ... Main sur le cœur
Illuminons à pleins feux, notre amour merveilleux, et gardons-le dans nos âmes humaines, joyeuses heureuses et sereines
Chaque personne, est un univers, peuplé du fantôme, de ses reflets
Chaque personne, est un univers, peuplé du fantôme, de ses reflets
Jusqu'au bout de la phrase, je reconnais ta voix au toucher de tes mots
ta voix ardente et grave où l'amour lui-même s'embrase sur un bûcher charnel
J'ai compris que j'en demandais à la vie. C'était donc la raison de mon malheur.
Je ferme les yeux - un gisement de silhouettes fuyant avec le temps et l'infini - je rouvre les yeux- des flaques d'oiseaux - à la voûte morte depuis l'après-midi - s'étant mis à siffloter comme la tempête unique dans mes vies qui ne se rencontrent pas au hasard
Dis-moi où souffre l'aimer, et de quel voyage?
Où souffle la parole incréée, le bûcher de l'aimer est un feu sans fumée. Pure lumière
comme une vierge qui caresse les mots dans la tête du poète endormi
et le sommeil du poète est page vierge en quête de sang - celui des mots
Voilà nous y sommes. Je l'ai cru en tout cas.
Vase brisé du miroir que nous aimons à boire au lierre de la mémoire,
au lierre de la mémoire, grimpent les idées folles d'un jour sans nuées ni orages
une journée gris de plomb, où la pensée somnolente patauge dans la glaise
Ciels mouvants des cœurs, bleu simplicité, petit oiseau si gravement céleste emporte mon âme - ipséité, Hosanna du souffle -
pour preuve ce sourire qui attire l'effleure la pénètre - émane de son être - et vient mourir sur le bord de ses lèvres
encore un sourire au tombeau des preuves qui passent
Une fête virtuelle , un vin pour se consoler de l'illusion
ou la magnifier, plus près de la merveilleuse forêt que de l'humanité vampire
La curiosité, est un véhicule autonome
et l'ivresse du voir venir de voir le jour de regarder l'ailleurs en soi et soi dans l'autre
N'éteignons jamais la flamme d'amour, laissons-la scintiller dans nos cœurs pour toujours Une vie sans amour est triste et amère, espérons tous qu'elle n'existe guère
et de tous les petits moments bonheurs qui parfument notre être et le subliment
tout est question de regard .. et non de hasard. Où est l’ Amour ?
Oserai.je dilater mes pupilles et accueillir la beauté du monde ?
C'est pour cela que je suis née, ce souffle, cette valse
comme l'hymne d'un aigle au sommet de la gloire
ces pas entre nous, c'est déjà ça
Chaque seconde loin de moi, m'apporte tant de désarroi,
et à mon cœur une profonde blessure, la cause de sa déchirure
comme ce souvenir aussi, impossible voyage
Lumière rémanente, nourriture étincelante, lente transmutation
j'écoute le murmure des vents qui me content ton histoire, mon rêve est ton nom,
nos songes s'entremêlent, et par les fenêtres du temps, voyagent entre toi et moi
comme les pas de danse d'un tango fougueux, livrés à un combat inégal
Le cheval galope dans l'océan et le guerrier en bataille se lance dans la campagne de celui qui repère le plus bel attirail
Que veux-tu? Où vas-tu? M'aimes-tu?
Aux questions tu ne sais répondre, tant la vie elle-même est preuve de qui tu es, veux, aimes, en la marche continue des aurores et crépuscules.
Ma route se jonchent de pétales de roses, dans son eau je me baignerai
comme offert dans l'oubli des pièges de mort lente, car ils sont de toutes parts
avec de doux appâts, d'hypnotiques sommeils - racines à l'abri dans le souffle de l'autre
C'est à l'éveil qu'il faut croire quand sonne le rien d'un mot qui se fait torrent
tel une pièce jetée au fond d'un puits, cet écho résonne de la profondeur de notre esprit
Torrent de séduction, ainsi tu dévastes et ravis la bataille, mais je ne ploierai point
Ta bouche est une guimauve à la rose, mais mon dentier accepte mal la concurrence à la racine
Aujourd'hui, il bruine de la tendresse
Chaque minute sans toi, fait naître en moi, la solitude amère de la vie, déserte du goût et de l'envie et ... sur cette mer qui m'indiffère, mon cœur démâte, nu et en lattes, déraison ivre, douleur délivre mais je vais aujourd'hui à la rencontre de mon cœur car l'autre n'est que l'artisan du soi dans ce miroir qui condamne sa peau
C'est la rose mauve guidant l'absence vers le trou insensé de la mort
Dans les yeux de la Bête, ma chevelure se déploie, mes paupières s'abaissent, mes veines se fissurent et ma volonté éclate en mille sanglots
glisse de ses doigts-écorce, l'encre empourprée d'exquis
un champ, une ruine, un cadavre exquis se saisissent de moi.
Deuil pour deuil, achever son œuvre de tendresse, ne plus se retourner - s'affranchir des liens de la terre
jusqu'en éveiller la substance des nénuphars
Mais toujours tu demeures à la surface,
jamais ne plonges en la profondeur de tes songes,
étrange contrée dont on palperait presque la tonalité
Comme une libellule, tu flirtes avec ton reflet sans jamais le troubler
Triste est le sort de celui qui ne voit pas les fleurs et ne se tartine que de malheurs
subtil mélange d'orgueil et d'ego sur ma palette en bois, sur ma toile déjà colorée, je peins les nuances froides
comme une absence au monde, tu t'y plais là où d'autres s'aveuglent,
puis à force d'oubli de toi-même, tu deviens pétale parfumé
rejoins, mon âme, rejoins la Totalité sur les ailes de l'omniprésence, le royaume de l'Un sans second dans l'étreinte : où patiente l'Eternel qui n'a point de patrie sous le ciel
Comme une absence oui! Dans l'étreinte seconde tu ne survivras pas!
Mais saches que de ton bonheur tu es l'artisan, il est là quelque part enfoui en toi présent
Que tous les jeux se font libres de choix car l'enjeu en est la délivrance,
mais qui écoute qui et entend d'oreille à oreille la voix qui nomme en équilibre précaire sur le fil de la pensée
Au chaos de la déraison, sur les chemins de la douceur, traverser la lumière de l'Amour,
c'est ce que la voix murmurait dans les fleurs oubliant jusqu'à leur nom
Une voix de violoncelle viril comme la voix de la mer, comme ta voix, amour, comme ta voix. Aucune autre pause que ta voix, des siestes et ma main dans la tienne. Oui amour, comme ta voix, qui s'effiloche, comme ta voix. Le temps de mourir encore, et l'entendre à nouveau et puisque nous en sommes aux confidences : regarde, tout l'art tient dans son début et l'amour s'y cache, frémissant
Ton cœur, est un plan incliné oblique, mais, je suis, un angle d'attaque
La géométrie de l'amour est variable dans l'absolue nécessité de l'assouvissement
Mathématique pure des élans et des retenues; que serions-nous sans l'aubaine du désir ? Morsure du sel dans les sables en attente - et le ciel s'émancipe de ses mantes imberbes - marbres incertains à l'essence de juin
La belle dormante devenue une pleine lune sous la pluie
Une heure sans ta présence, ne compte pas dans mon existence,
et je ne suis que l'ombre d'un corps, sans âme et au cœur mort
ne point être ces feux follets fébriles & dansants
dévorant ce doux désir d'assouvissement à pleine dents nous désolerait,
vibrations éternelles de ta peau sous mes doigts, origami de mes sens en moi ...
Je t'imagine, te dessine, te devine, te cajole, t'ensorcèle
JE t'ensourcèle, amour, quand l'illusion d'être deux lève irrésistiblement le camp pour le Royaume du non-où, si ce n'est, mon amour, que l'amour entre nous,
d'où vient-il ? Si ce n'est, mon amour, de l'amour entre nous, où va-t-il ?
Il tisse sa toile solaire, radieux regardant au loin tous les chemins de traverse parcourus
Des papillons dans le ventre - vive impatience claire - ô couleurs -
Ici se fiancent le passage du temps aux sèves des mots, alliance de l'esprit et du cœur, anneau d'or à l'encolure de la source du ciel et de la terre - parfaite jouissance des mille et un petits riens - myriades de tesselles que la vie irise ... presque rien dans ce tout faussement immobile
O douce insomnie brusquant les amours d’une certaine teinte que même les amants ne connaîtront point derrière la porte s’immobilisant dans l’encadrement de bois sec. Du haut de mon étoile invisible, je veille sur tes rêves comme un miracle qui fait des ronds dans l'eau de tes soupirs
Sortez de ce tintamarre troublant - seuil en espadrille - corde brindille ou escarbille - calligraphique refrain qui s'attache sans lien - sur ma bouche
Ô ! Sables mouvants de l'Harmonie !
Je n'y vois que du feu dans le bleu du cristal
qu’un mot et le monde creuse nos regards
Profondes illusions enchainées à mes poignets ...
je deviens esclave de tes désirs inavoués
Comment résister à ton éloignement plus d'une heure ?
j'espère voir, même de loin et en plein jour,
ta silhouette annonçant ton joyeux retour,
qui fera renaître mon âme et fleurir mon cœur
Reflets d'objets et lueurs des mots troublent à peine
la surface transparente du poème
les souvenirs s'y abreuvent, les cœurs sèment
et les âmes aimantées rayonnent d'un amour enfin retrouvé
Là-bas, plus près du désert, il existe un oasis irréfragable ; les larmes s'y épanchent
comme un tableau de Redon, pour que la vie reprenne feu
J'adresse un soupir sur ce qui nous attire. Pour souffler le feu sur ce jeu peureux
et je peux lire dans les regards des animaux blessés toute la détresse du monde
quelle nostalgie en avons-nous qui nous fait penser que je te pousserai, toi sur la balançoire, moi derrière dans le bleu noir, je me consume dans un crépuscule de couleurs, ouvre ma porte à tes songes bleus sur l'horizon de nos aurores
Bientôt tombera la nuit, nous nous griserons des effluves de nos peaux et nos yeux devenus inutiles auront cédé la place à nos mains
La lame ligne de feu trait bleu vagabond frivole sur la toile - solitude -
Je n'y vois que du feu dans le bleu du cristal
Douces accalmies à ce brasier de cœur, mes pensées redeviennent ce jardin de bleuets pour l'heure ...
Les regards de l'amour aux beaux yeux, perlés et lumineux comme le feu, attirent passionnément vers eux les amoureuses et les amoureux
Tout s'endort et les cieux d'une roue rejoignent doucement les nuages,
là où bat encore un cœur.
Au cœur noir s'enroulent les lambeaux de ce jour et c'est le silence qui devient brûlant
Qu'en ce soir de cendres repose l'aube de ce que nous serons.
Au crépuscule de nos vies, chaque nouvelle aurore nous offre de nouveaux espoirs
et nous soufflerons ensemble sur la braise de ce temps où se consume notre ivresse
et nous soufflerons ensemble sur la braise de ce temps où se consume notre ivresse, (X2 ?)
Esprit es-tu là ?
Et l'esprit répond ''Oui, je suis là, mais il me manque les bras
ainsi termina le poème qui ne savait pas qu'il continuait ...
Visages et voix me sont chers qui m'appellent sur la route et dans cette muette solitude, tous les ors du ciel ne me sont d'aucun secours.
Parole donnée miel au départ de sable rires voltigeurs rouge coquelicot dans les cerises coq du matin atterrissant sur la bouche du vent, portée par le froufrou du pépiement des moineaux qui repaissent nos sangs révolutionnés
et l'Espoir renaîtra une fois tout fini, soit la nuit ou le jour, l'après-midi ou à midi où se retrouvera mon Amour
Pavés jetés dans la mare des esprits, tu vogues sur le sang du jour, à cœur battant
bat la vague-sang, esprits jetés sur les pavés d’un jour
et les poings levés d'un peuple épris de liberté scandent les brisures des siècles
L'éclair encore revêtu de sa tranchante nudité signe l'entaille du rameau - contre eux qu'enrobe la nuit noueuse de naissance
Il fut - ce jour-là - déferlant de milliers d'hommes sur ce sable à délivrer; cette terre meurtrie
sur cette interminable route craquelée d'indifférence.
Je te rejoindrais pieds nus, écorchés, tel sera ma pénitence
Je t'attendrais sur la margelle, yeux de fauve, regard de rivière
en te montant (montrant ?)la profondeur de mon âme dans ce puits de lumière aussi limpide que cette eau de résurgence et dans l'infini de la mémoire s'élève ta parole,
à la lisière des mots se couche ton silence
Les coques atterrissent sur le sable, à pas lents ils débarquent
les soldats innocents apportant avec eux tous les trompes-l'oeil prestigieux d''une liberté en kaléidoscope comme les cristaux aux rougeurs attendant le jardin des délices. Mais de quelle liberté parlaient-ils qui depuis ne fait que sombrer sur les récifs de l'histoire ?
Demande qui accompagne l'histoire du sang sur la plage face aux rafales criantes des mémoires - ventres éventrés des soldats sacrifiés
Jeunes gens volontaires et fougueux se battant pour des utopies trahies et il y eut des amants, toi et moi à Dresdes, Hiroshima, Nagasaki tel est le prix d'aujourd'hui
de cette douleur inutile, après chaque coup un cri - je songe à la légèreté blanche des fleurs d'amandier au printemps - je m'envole ...
Ivre de cette blancheur souvent opaque où en papillon je gonflais mes voiles froissées fendant l'air, ma fierté en proue et soudain si léger, mes ailes et mon âme s'élevèrent d'un coup, d'un seul, comme aimantés pour s'unir et flirter vers le firmament
M'a ravi le cœur, de joie et de bonheur, le retour joyeux et tant attendu, de ma bien aimée que j'adorais, aux cheveux soleil doré
La marée, sentimentale, polit les galets comme les os, et pour finir, sable fin sur la plage d'un été et d'un cri sourd à notre humanité, la douleur s'épanouit à mon ventre nu fecondé
Dans le flot des bons sentiments : y aurait-il encore recoin où laisser éclore l'amour ?
éclosions ...
dans une berceuse affolante des âmes en rut
et des cœurs s'envolant au milieu des mouettes
qui attrapent le pain que nous partagions
comme un festin à nos yeux éblouis et rougis par les embruns fracassants de l'océan
Prenons notre destin sans mesquinerie sinon comme l'œuvre d'une niaiserie
Le bleu de la mer renferme une énergie inviolable mais en écumant sur le sable dévoile avec pudeur sa pureté à nos yeux insatiables ...
Aujourd'hui, nous retrouvons le calme d'une mer lavée de son sang,
d'un bleu immarcescible, mais pour combien de temps encore ?
Jusqu'à l'éclosion des échoués, l'os de seiche parlera le langage du sel perdu,
de l'étoile d'eau abyssale
L'offrande ne vieillit pas sans la crainte ni le doute d'effleurer le baiser d'une étoile et de troubler les larmes de sel
tandis qu'un tableau de Redon triomphe sur l'horreur
Quand la pensée se précède elle-même jusqu'à s'annuler ?
Bottée l'horreur ! on broute les vaches dans des briques carrées ... Rouges ... Pensées, pivoines bigarrées
Seul le travail sérieux et organisé paie
dit celui qui passait dans les marges du poème
en s'adressant au soleil du dehors qui caressait le grand vitrail de la vie
Il calque son regard dans le reflet pensé des voies en désordre absolu
mais il est toujours trop hâtif de conclure et de généraliser
Merci pour ce que je ne connais pas, et le chemin au pas à pas
parfois nous mène vers de vertes vallées,
vers de nouveaux chemins ensoleillés ...
le cœur est une arche - perle infinie,
fleur étonnée tombée de ma plume - aveu, poème ...
l'architexte brisant la barque que porte le néant
Fragiles fragments des vendanges dans les terres comme dans les cœurs -
création rare des vérités -
Tant de patience pour un seul grain,
tant d'attention, parmi l'ivraie,
qui sache voir clair et débroussailler le chemin !
et dans ce temps coupé - le geste inachevé - à humer un phrasé
multiplié par cette soif que l’éternité même ne pourrait étancher,
goûtons au nectar de vie ou retournons à l'eau des fontaines perdues
prendre des bains de tendresse et chanter sous les caresses
tandis que le raisin mûrit nous nous sustentons de poésie et de rosée
Les bacchanales du soir nous feront danser
et nous nous gorgerons de vers et d'ïambes célestes
Les mots me sont montagnes ou gouffres, et certains soirs la douce saveur d'un souper mémorables me sont ses effluves sous le halo discret des étoiles...
Etoiles ? Mais qu'avez-vous donc à inspirer mots et merveilles, à les garder entre vos rives de crépuscule et d'aube quand il faudrait aux paroles la force des orages
et les pleurs secs d'un exilé, qui égratigne l'Azur perdu
Exil qui noue comme la corde du marin - écho de larmes - et ma place où,
où est-elle ?
Quand mon ombre dansera, au grés de tes mots, Je deviendrais pour toi,
cette étendue d'amour vert d'eau
Ne prononces pas une parole en laquelle tu ne crois, tel un boomerang elle peut revenir contre toi
Mon ombre près de la tienne et de toi qui scintille orange, zeste dans mes yeux,
tu es l'enfant, tu es l'enfant l'enfant que je regarde grandir, l'enfant que je fus, l'enfant de ma parole
qui encore s'étonne
Rendez- nous l'énigme sous les érosions béantes des herbes qui s'agitent - pour le seul soleil à la fenêtre -
aimer ces éthers qui pleuvent larmes et déserts
aux aguets d'un jasmin
Enivrés des suaves effluves, dessinez de vos mains le cercle de craie et la ligne d'horizon, marchez, funambules, sur ce fil ténu posé au hasard de vos rêves et ouvrez vos pensées à l'amour subtil décliné en voiles d'aurore
En marchant pieds nus sur l'herbe, j'ai traversé le chemin au milieu des cailloux,
j' y ai croisé des plantes sauvages esquissant des sourires, éclairant ainsi vers l'amour, le passage blanc émasculé de douceur à mes jambes, projection astrale de mon subconscient à ton être voyageant, je reste sur le chemin pantelant, à demi inconscient mais rivé sur le fil de l'horizon dansant en un mirage évanescent
Quelle que soit notre longévité, les jours de notre existence sont limités
nous marchons, avançons sur un fil aussi fin que la flamme d'une chandelle
Braises votre vie est lente dans la flamme du cri - tentation -l'or surgi de la nuit - magie souveraine - nébuleuse de lumière, floraison de paroles étoilées, lyre de l'univers à nos rêves accordées comme la lune croissante dans les labyrinthes de tes yeux
Tes yeux brillent au ciel de mes nuits, petites étoiles rieuses dansant sur mes rêves enfuis, les arbres bleus projettent tes nuits - sur la feuille sept lunes sourient -
Au charroi où crissent des voix, j'entends se hisser une voix qui passe tout labeur, là avec des regards de vainqueur. Et des cœurs s'enflamment !
A des années lumières de notre vérité, je broie le noir de cet univers.
Je contemple les merveilles de la vie assis sur la voie lactée
Musicienne aux ailes d'abeille, la sève spirituelle s'épanche lentement dans ton sang
Là où ton regard et ton attente créent la magie des étoiles
s'élevant en une pluie transparente au-dessus de nos têtes étourdies
Tisse, tisse donc dans l'intimité de l'aurore, la longue étole à nos cous fatigués :
être est si délicate tâche qu'à nulle autre pareille nos rêves s'y emploient
pour vivre un rêve tandis que je le rêve
nous avançons en fumnambules amoureux sur les lignes ardentes du poème
L'ombre bleue du ciel fera de nos paroles ce bouquet donnant flamme à nos vœux,
les mots avec le temps nous deviennent plus humains,
sachant attendre qu'on les prenne en souriant
- les chutes niagariennes du Poème dans l'horizon fatal -
même les lucioles ferment les yeux au fond des puits abyssales (abyssaux ?)du désamour,
elles ouvrent leurs petits yeux, frétillent et clignotent dans la nuit de nos orages intérieurs; lucioles elles prennent nos rêves par la main et d'un clignement de leurs cils délicieux, nous ouvrent les portes de l'aube, lucioles aux lentes et voluptueuses retombées le long des falaises blanches de nos nuits
A notre tour d'éclairer le jour puisque les Dieux ne sont plus là
Aux galets d'eau l'orage tarde.
De grosses gouttes chétives salent et dessalent tes pommettes vagues -
si proches qu'on les dirait parentes
Dans le brouhaha du fond du monde,
cette tendresse du regard sur l'infini des mots -
ne pas se taire -
Le temps s'étire, la nuit est pâle dans la lumière finissante ;
je t'épelle, morne Hespéride.
on avait écouté les choses que le silence murmurait -
on est resté l'âme grise - de nostalgie et d'idéal
plein de souffrances mais aussi d'envies
Nous avancions à tâtons sur des nénuphars argentés, nos doigts entrelacės
et quand ton corps exulte, ma nuit se lève sur un jour encore vif
sur le désir éblouissant de mordre les fruits nourriciers de ta beauté
Espérons toutes et tous que l'amour pousse telles de belles fleurs
dans nos âmes et nos cœurs
Qu'en est-il de ton âme_Paname_ qu'en est-il de tes yeux - pétales ... un peu_
Mamour ouvre tes yeux d’eau sombre – la pluie a bien tari les fleuves du ciel – et ta prière laisse indifférents les anges qui se roulent d’amour et de compassion
Si l'amour n'était pas présent dans mon cœur, je préférerais vivre avec les absents ailleurs. L'âme, si timide que jamais ne se montre; éternelle absente à qui les mots font la cour – l’âme ne meurt pas, elle achève la nuit du livre
... et la musique, ce silence - il faudra dénicher les ouananiches - marcher jusqu'au mouillé ... t'as déjà vu une page sous la pluie? - J'ai peur, je ne sais pas, je ne sais rien, j'ai peur de mes ruelles - Je le sais bien ... c'est parce que tu as peur que tu as peur ! N'aie pas peur. C'est simple.
Nous ne faisons pas semblant de vivre lorsque nous nous désengageons des jargons parcellaires, lorsque nous inventons un alphabet de feu
ce feu qui nous tient debout - lumière du levant - transhumance vers la conscience, regard nu au seuil de l'éclaircie
éclaircie d'une pensée alternative ... qui dans le brouhaha de la masse oppressante se mit à danser légère comme une bulle de savon au soleil levant
se pavanant comme un paon de toutes ses couleurs, un arc-en-ciel et du bonheur en dessous ...
ressemble à l'incertitude d'une voyageuse aux yeux d'algue égarée, la nuit
Mais voici que je m'égare, mes mots font le roue à la face du temps,
l'arc-en-ciel des blessures jette ses carreaux de pluie et l'amour, pleure au- dessus des nids
La nuit charnellement habitait le lit de mon attente
les rêves s'avançaient, proposant leurs délires, évaluant leurs chances
ce que le rêve rassemble, le réveil le disperse
Amante retrouvée dans les caves de Zagreb, dans le creux de l'absence se frayait sa présence
présence incertaine d'une ombre. A ses yeux bleus, danse cette amante éphémère et enivrante ... compte et contes de l'instant présent
Quelles tentacules t'attirent vers cette mort - ce pays du vide où ce qui dort vit plus que ce qui vit et rit et crie.
Un chant de voix fiévreuses se fait entendre porté par le vent du Sud
Le temps de l'oubli - éternel est le lieu de l'exil -
jaillit de vos gorges étouffées,
voix tues, blessures
Étouffe et tue qui es-tu voix des voies lactées?
- Je suis l'ombre et la lumière", disent les voix, de voie lactée en galaxies du verbe ;
"Je suis musique et soupir, déposés en offrande de vivre sur le seuil de chaque jour
A l’aube de chaque nuit je dépose ma nudité , me réfugie
dans la profondeur du ciel étoilé ...
je n’ interroge plus les constellations. Mais chante une jouissance retrouvée.
Et ... je dépose ma vertu en rêve
mais tout cela ne sait pas dire ce que je suis sans toi, ce que tu es sans moi ... qu'alors, nus nous sommes
Nus dans l'immensité de nos voix qui vibrent à l'unissons :
unissons nos corps à jamais dans l'univers de ma prose ...
overdose abstraite de mon encre sur cette étoile
toile irisée qui m'attrape, viens, on va se balader, oublier
bribes chavirées, devant la persistance de tes langues-poussières.
Ce corps à cœurs dédié à la nuit
la porte s'ouvre sur le rêve suspendu à nos lèvres
au coin le plus retranché de ma solitude - trace ensablée de nos corps emmêlés - demain est le jour de notre Amour,
les souvenirs se meurent, les jours s'en vont,
alors le temps s'agite avec fureur et veut briser son mors
Tout se brise avec le discours métissé. Ne revient en tête que la souvenance tressée
Mes danseuses crépues aux sexes violets mes filles de joies aux hanches libertaires mes amantes perdues dans la nuit des temps
les chutes d’Iguaçu, éclatantes, pénétrantes, prometteuses...
toute une délicatesse et une puissance
Je bois jusqu'à la lie de la rivière de ces maux
Fin saoul de leur liqueur, ne vois rien d'autre que noir des ondes, nageant entre deux maux, puisque nulle main ne parvient à mon secours
des rives courbes - l'ombre de mon ombre dans l'haleine des prés - sang-verbe à conjuguer,
rendre visite à l'oubli qui brise les mots, entendre la rumeur de la pensée pour enfin atteindre l'autre rive ...
Consternation !
Plus rien n'a d'importance, et le chant s'élève de nouveau dans la gratuité de nos cœurs
Tarakaclam ! Taki ! Raki ! Le sens n'était qu'un rituel, éveillons nous !
Absents, nous le sommes à nous-mêmes; seul le sable évanescent trace encore l'horizon
... cet abîme d'une archaïque mémoire - horizon-exil, horizon-métissage, horizon-source, horizon-mirage - songes infinis
Vivre dis-tu, dont les couleurs s'étalent devant toi comme tout au fond du puits de ton cœur
sur la palette du verbe, choisi donc les mots d'arc-en-ciel, petites lumières
dispersées dans l'agonie des orages :
un objet de quête qui conduit à l'absolu du silence,
alors de nouveau tu pourras entendre le souffle de 'l'Univers,
tu pourras renouer avec la beauté de l'homme
Il s'agit bien de l'homme - qui pourra dire s'il est monde ? - à la gloire du néant
Une larme de lune à la paupière, il nous faut plonger dans l'œil du cyclone; Ô lame amère ! Souvenons-nous de Baudelaire, de Rimbaud, de Corbière, souvenons- nous de Verlaine, de Toulet, souvenons-nous de Cendrars, d'Apollinaire, de monsieur André Breton domicilié rue Fontaine, souvenons- nous d'André Gaillard, de Gérald Neveu, de André de Richaud, de Darwich, souvenons-nous de ces noms et de tant et tant d'autres qui disaient les pénuries humaines, en emportant avec eux l'absolu des espérances de l'exil, souvenons-nous de Laude sans autre domicile que la poésie et de Tristan Cabral, berger des peuples, qui est toujours bien de ce monde, souvenons-nous de nous, de nous-même enfin ... porteurs de noms innombrables
Tu dors comme une pierre et quand traversent le ciel à peindre les étoiles filantes dans les airs, tu es déjà la morte qui n'a rien à craindre
Mais non, car même la mélancolie ici-bas t'apparente au demain fraternel
Frappe, frappe encore la cloison âcre du souvenir
que gicle l'eau vive pour étancher ta soif
Homme-monde - lune-larme - nous-d'éternité-dénudés - sur-vivons
Sur-vivons donc, suspendus aux lèvres du monde;
frange rejetée, absente de la tragédie,
buvons jusqu'à l'ivresse le suc délicieux de nos aurores
la magie des hippocampes amoureux pour soulager le monde de l'horreur
Souvenons-nous des agapes tressées dans des champs de hasards
et des cours de village, alors que les villes crevaient de leurs nécroses
L'or de l'amour relève de la transmutation du plomb humain
Mon être est une voie lactée constellée de soleils innombrables,
chacune de ses cellules exulte d'un sourire extatique
Je suis conviée au festin de la vie
Les blés tremblés - perles-graines de vie, courbes gracieuses
dans la lumière du souffle - chantent l'espérance de notre renaissance
Le vent éparpille cette vie sous son onde frémissante,
c'est comme un mouvement de fleuve, une paresse et une indifférence
qui m'émeuvent et puis toi qui veux tout comprendre
comment les fleuves et comment les ruisseaux
ô Misandre libère ta parole
pour souffler tendrement sur les mots
Avance donc les lèvres, embrasse, en grand vent de folie,
l'espace où résonnent encore tes fièvres;
les mots sont timides, il te faut faire le premier pas
Tirer la ligne généreuse des courbes à la droite du cœur côté venteux sablonneux comme cette transparence abrupte claire du doute aux soupirs amoureux
À ma table frugale quelques noix, juarroz, un verre vide et les peuples qui me disent l'exil
Sur le dos de tes yeux : les résonnances de l'univers. Infuse-les dans le furtif d'une déraison. Ces saveurs éclatées, de myrtilles sauvages, où sont tes yeux d'oiseau tourmenté qui s'effarent et qui me font languir comme un parfum de nénuphars comme un parfum spirituel et comme un vol d'ailes perdues parmi mes rêves et mirages qui s'affolent ...
Le miracle a toujours lieu au fond d'un cœur silencieux - anciens serments, chants sous les étoiles - le temps d'une vie pour mémoire, retrouver le merveilleux de l'enfance
Mon cœur fredonne et laisse glisser mes maux d’amour à ton oreille,
surtout ne pas se dire que le printemps est clos et que l’hiver chausse déjà
ses bottes de sept lieues,
tu l'avais souvent dit. elle n'osait pas te croire. sa peur parfois faisait écran à la beauté de ton dire
Ma saison folle dans les frondaisons du ciel, je suis le lait de ta voix, le silence qui la nourrit, l'or de ton amour terrestre
La pudeur des colibris, ta main sur mon front et mes jasmins sur tes yeux
Sans début ni fin, les mots tournent en boucle, fuient l'aplomb solaire des illusions, puis s'épanchent avec tendresse, en lit d'ombre, loin des fournaises
déjà midi et l'ombre s'assoupit - paupière avide de vérités -
à demi closes à ton chevet ... amour véritable à ton insu , j'ose prendre cette voie sans issue ... instant figé... Où suis-je rendue ? ... Éclairs et minutes tombent goutte à goutte de la porte du Temps, je remets du rimmel aux volets du Printemps et je te contemple comme si je savais que j'allais te perdre pour toujours
Les jours incolores s'écoulent et les vents ne dérangent plus les paysages d'aquarium, immobiles pour les yeux de l'extase
Moi toute entière dans ton regard - femme aux seins de soie - au creux de tes bras, endormie, tes bras-bracelets de caresses
Sur les parois des cryptes, d'autres femmes partageaient, elles aussi, leurs bracelets d'incertitudes. Quelle beauté! dis-je et me tais ! Mange des fruits confits en écoutant Monteverdi
Le temps est, le temps n'est plus; sur les murs des chapelles
restent les rosaires des souvenirs,
le temps est si dur, lorsque les yeux s'ouvrent et qu'ils voient;
dès lors les mots prennent un autre sens, plus lourd de tous nos orages
sur leurs pieds en broussaille des rizières pensives -
ici là partout j'y apprends le vide -
et le désert nous laisse ainsi,
petit matin humide , tête à tête avec nos livres mouillés sur la grève.
Nous étions chapeautés d'ailes de corneilles
en touillant dans le grand chaudron de cuivre la confiture du désir de vivre
Vie dans la fraîche légèreté de l'aube - mémoire en son écrin d'enfance sous l'herbe qui chuchote - des draps fleurant la lavande, une colombe qui se pose ... Souvenance ...
Attendu longuement les yeux entre mes doigts
dans la mauve torpeur montant de mes orteils
et le soleil s'étire en palpant mes fenêtres, timide souvenir revenu
qui se cherche à travers les cils angulaires de mes portes
et je te contemple comme si je savais que j'allais te perdre pour toujours (X2 ?)
Adn Amour ??? Frrrrrmmrrrr, grrrrl , drmrrrrllrr , les sutures craquent,
la banquise fonds, silencieusement nous implosons
Grandes douleurs nous poussent à des douceurs
aux revers de velours de ces douleurs certaines
sous ces paupières que gourent des trêves incertaines
Non, point de trêve à qui vit l'ardente nécessité :
cette main qui te pousse hors des sentiers battus,
qui t'ouvre les yeux sur l'écran intérieur où s'ébattent tes rêves
nous aimer comme des poètes à la ferveur de nos sangs aimantés
Tout apprendre, désapprendre, réapprendre,
mais la partition du sourire ne se trouve dans aucun livre
Tout fond tout brûle j'aperçois déjà ce qui restera la beauté d'un désert
et l'eau cherchera sa source, la flamme cherchera le feu
et l'homme cherchera l'homme
Mais qu'importe ! Ma soif est un mirage blotti dans ce désert,
toute-puissance du merveilleux - où jamais ne s'ensable la source -
femme fontaine.
Ardemment, nous sommes les nomades du verbe
et nous fixons les vertiges
comment s'aboucher à ta soif si la mienne reste inentamée ?
Si loin la prairie gît et rit et crie et vit de nuits d'orgies, si longs les ponts fuiront vers les donjons, il t'attire - oui - vers cette lyre de cires sur les navires où le pavillons roses soûlent comme les choses, nous martyrisant les sens sur les pics de vigie car c'est là que tes rêves peuvent prendre leur envol : sur ces pics de vigie qui déchirent le ciel, cueillent à mains nues étoiles et azur, ce sont les ombres du passé sur tes yeux incrédules ouverts et pressés de traverser les champs du possible, le nez au vent , grandes roues et galipettes devant, papillons dansant s'échappant du filet, la vie dedans
Une vie métamorphose, une caresse, une promesse issue de la source
Je lis derrière tes paupières closes l'histoire qui fut la mienne
et je me dédouble lorsque tu me nommes
Hors la vie, sans yeux, sans paroles, sans visage, une présence osée
s'insinue entre les failles, brise le roc de nos insouciances,
ouvre la porte aux vertiges, longue coulée de mots éclatants au soleil de l'instant,
mais tu as promis de te taire, de l'autre côté, tu es ce coeur muet
qui marche dans les bois et demande sa part de lumière
Oh ! Nôtre musique écoute les silences. Vois !
L'étincelle de vie court en zigzags, rythmes de fantaisie pure,
suivre à loisir le chemin, débusquer les anges - en dépit de tout, le désir de la vie - le raisin est bon, la musique pure, nous sommes le limon des enfants du rêve
et nous avançons tous, sans nous connaître, de jour comme de nuit,
essayant juste de protéger mutuellement nos ailes
Poésie, s'endormir et se réveiller avec toi, c'est tellement
amour d'un jour courant toujours
Ainsi j'avançais, libérée de moi-même, enchaînée à l'amour
comme un trouble délicieux qui accélère
la désobéissance civile des corps entrelacés à jamais
et de moi le fléau, de l'amour
les fers, d'où s'évader menant à la gangrène,
tout cela n'avait pas son importance dans la subtilité
Là-haut ce matin un grand ciel gris-bleu vers l'horizon et un long boulevard blanc me mène vers des croix d'églises dans les mornes mauves en longeant les fils télégraphiques au bout du périphérique, nous ravivons des amours saphiques avec des Bacchus hystériques
C'est là : si parfaite, si obscure, si éperdue ; tu suis, à mots couverts, subtiles effluves, doux parfums, en la fleur cachée - à corps perdu te jettes où l'océan du dire bat - en ton âme déchirée qui se cache parmi les traces des exclus, des réfugiés, des assoiffés et des affamés de pain et de Justice, des couleurs en larmes d’éclairs, des flaques qui vont si loin avec l’homme du désert chevauchant l’éléphant pèlerin
mais tu as promis de te taire, de l'autre côté, tu es ce cœur muet qui marche dans les bois et demande sa part de lumière
tu es tout ce qui est ce qui est s'écroule se donne se révèle et s'abandonne en dépit des formes et tu tais tu tues tout ce qui nous différencie
Tutututue chapeau pointu, elle fait la roue, déploie ses couleurs quand il se met à nu
Lune ronde, lune noire, menant de l'ombre à la lumière, conscience, vie, mort et renaissance, guérison, comme un soupir sous la voie lactée, effacé par le souffle...Tu es...Mandala !
Parfois un cri navrant se perd parmi les vapeurs sourdes de la mémoire et l'angoisse profonde comme le néant s'égare parmi la torpeur des désirs abolis
Les sirènes attrapent les cris pour les emmener avec elles au fond de la mer, et puis revenir chanter et transformer
Si reines et rois osaient broder notre aura de fils indigo et jeter les couronnes d'épines!
Nous apprenions à broder d'or la toge de chaque jour, sans rien attendre ni des reines ni des rois : nous serons riches de nos rires intérieurs, de nos complicités radieuses !
Tourne la vie, tournent les rires ; nous vivons à bras raccourcis d'un fleuve vibrant de mots
En bas ils marquent encore les taureaux au fer rouge, trèfles criquets colimaçons en papillons, empreintes courbes et sourdes, coquelicot d'un jour qu'on geai ...
Le cœur simple comme la terre, et le regard aussi profond que le bleu du ciel porté par les arbres de l'horizon
Battement des saisons à nos oreilles, je suis devenue cette matrice au fil du temps, mon cœur s'impatiente au pied de ton sommeil
Toute explication ne justifiera jamais l'écume où se confondent le pire et le meilleur de nous-même, alors pourquoi éprouvons-nous toujours de dire et et ( ?)de redire, d'appliquer au poème ce que nous sommes à peine ?
La peine a ses raisons que les vagues des poèmes fracassent et libèrent après chaque marée d'âme
et je conjure l'amer sans me lasser dans tous les mots-émois
malgré le sadomasochisme inévitable des étoiles éthérées
tu connaitras l'âme des choses - par ces mots, par ces gestes - voix d'enfance, rythmes anciens du cœur, toi l'enfant-fleur au jardin de la terre
mais sauras-tu les voir avec les yeux de l'âme ? Sauras-tu reconnaître l'enfance de tes doutes ?
La lune contre l'arbre coule des jours heureux - fenêtre courbe verte des funambules - chaque rire est au ruisseau l'âme des enfances innocentes - vagabond vagabond -
C'est la fraternité - cette fusion qui féconde la terre et la pluie
qui tombe, court, galope et marche
Regarde l'Aurore : "Elle est bleue comme une orange dit le poète
L'aurore prend teinte automnale - pour atténuer l'ardente brûlure solaire sur nos plaies vives - un fragment de dignité se tient debout à la proue, sous la déferlante des vagues - ce qui point se déroule en rouleau de mots plus acérés que les couteaux du siècle
Poser-là sur les lèvres un doigt qui dessine des mots, étendre sur la joue un peu du bleu du ciel, et regarder le monde droit dans les yeux et laisser au silence l'expression harmonieuse de ce que nous avons à nous offrir,
ce merveilleux qui ensemence nos Absolus - accords intimes des âmes - mots nomades, partage,
nous sommes du parti des fleurs, et non des spéculateurs ou des egos tyrans - de là tu es moi, je suis toi, nous sommes la chance des étoiles
Un soleil blanc qui paressait dans un ciel bleu se mirait au fond des mares et je cherchais vers les hauteurs les limites naturelles de mes rêves morts et la surprise fut comme un soupçon de parole rebelle
car il faut à la révolte donner ses mots, offrir son espace sans certitude, que la parole soit rebelle - l'heure bleue si délicate ne peut être couvercle sur nos pensées insoumises -
le poème est roi où l'Homme se contemple en ses actes -
Sortant d'un rêve d'étain, nous entreprenons de gravir l'échelle qui révéla aux êtres de chair que nous sommes l'étendue de la plaine aux eaux dormantes où peinent nos Frères humains
comme la sève du silence comme un geôlier des blessures
comme au sortir de la nuit lorsque le veilleur exténué se complaît à traduire
avec ses mots à lui la chanson du merle au bec jaune
Blessure à l'âme comme le chant des tamtams au loin,
nuls ignorants sur cette terre d'abondance, juste une vision du monde différents (différente ?)pour chaque humains
Si les mots pouvaient porter la coupe aux lèvres, ils dispenseraient la main de se joindre à l’autre main
La lèvre bue, carresse des oiseaux, je prie dans le feuillage de tous ces visages à mains nues
avant de boire le soleil à ta source quand il ruisselle sur les pays sages des visages,
il sera si doux de glisser et revenir, portés par la vague d'amour -
frêles coquilles sur l'envergure de la vie - bercés par le souffle dans la soif éperdue de nos rêves
Chaque jour, à petits coups de plumes, tu plantes des rêves en chaque sillon de terre - chaque soir une ondée fraîche vient y déposer son élixir d'amour,
ce jardin d'élixir est notre songe, d'un pas lent nous effleurons les merveilles du rêve entraperçu et faisons d'une coupe portée à nos lèvres un graal
Là-haut, c'est la lune qui se moutonne sous les algues on sent déjà l'automne
La fleur incorruptible de la tendresse - l'amour marche nu -
accueille la fragile lenteur de l'oiseau et la légèreté de l'ange...Vivre sa chance
Vivre vivre vivre comme la source irrépressible se fait course torrentielle comme le torrent engrosse la rivière jusque dans les bras de la mer vivre de l'inapaisable énergie de l'inépuisable musique vivre en l'éclair d'une question, la brièveté infinie de l'univers
En la colère du ciel, tu lis la farouche nécessité de ne jamais plier sous le joug des puissants,
la plus haute mémoire imitant l’infini de la mer s’incline au bas des falaises vacillantes du présent
et tu navigues à vue dans un espace intérieur, la tête chavirée par le chant inexorable des sirènes, tu sais bien qu'un rien nous brise et que seul ton désir d'une île t'aimante vers l'inconnu.
Sur ton chemin de sel et de soleil ta voile croise parfois des pêcheurs
qui ramènent des corps inertes en fuite dans leurs filets
Quelle farce! Constellation des États-Unis d'Amérique, la grande frange des étoiles, peut-elle être capitaliste? Diego peint la fresque du ciel en décalcomanie du rêve,
saura t-il saisir le visage de celle qui a dérobé les clefs du jardin, les a déposées aux pieds des figuiers du paradis, Frida...
Au soleil de la route, nous continuons d'épuiser le crissement de la roue
Comme un petit vieux aux yeux étonnés d'innocence
on emprunte comme en vol ses lunettes et on croit prendre le monde
Et ce vent à nos fenêtres sur nos âges humains sur nos visages mortels nous rappelle
la symphonie des brumes sur laquelle nous chevauchons
avec des pas lents puis rapides, ah! l'or galope, souffle ...
Arpente les sentiers de délice, loin des rumeurs du siècle - joues enflammées de vent et de désir, bois donc à la coupe de roc - l'élixir de lucidité galope au travers des cimes.
Dans l’air aussi doux qu’une épaule nue, l’orage commence par coucher les hautes herbes, frôler les eaux, disperser les feuillages trop verts, avant de dérouler ses accords majeurs
Les mots, parfois, sont des chevaux, dont le galop lointain s’invite sur la page encore douce au toucher
et je m'éloignai tant que soudain ce fut hier
la terre tourne, moi je suis en attente du soleil brûlant, de pluie rafraîchissante
et mon âme s'envole vers les abîmes du temps, à la recherche de la lumière céleste!!!
Des noms venus de loin - d'avant les âges, d'avant déluge - jaillissent au fil du murmure des ruisseaux, paroles du poids des choses, soifs éternelles des lendemains...A quoi sert un nom ?
Tu vois ? Lorsqu'un être arrive au monde, il faut apprendre qu'un jour il doit s'en absenter - tu ne peux éviter les larmes et le chagrin - regarde : il vibre encore de tout l'amour offert !
Le matin de brume s’est dissipé en déroulant les arpèges de la pluie, au bout des lèvres encore ensoleillées du rêve, de la nuit des mots furtifs cherchent un abri.
Opacité, transparence à la découpe tempérée inconnue ...Vide dynamique en tournage. Hors agression, l'œil dessine un présent rétréci,
la pensée se laisse glisser par la lentille de l'objectif - communion tissée entre l'image et l'imaginaire - avant que la lumière ne jaillisse et que l’œuvre ne soit nouée, nous rêverons, par les soirs tièdes de fougères d'une terre plus fraternelle ...
Ensemençons donc le vent ; il nous portera vers l'horizon, cette roue tournante illuminée par nos bouches en fusions, cette senteur d'amour.
De lointains en lointains, à travers le solfège de l'errance, les compagnons brisent l'omerta du silence
L'incompris va plus loin que les mots - ponctue sa phrase de coup du destin - chevauche sa monture intrépide au carrefour des leurres ; le poème est cet instant de silence cerné de mots toujours corruptibles,
des cavales, des mots, des écuries qui piaffent au premier chant d’oiseau, des collines qui s’ébrouent délivrant des poulains de leurs flancs humides, il est l’heure !
Il fait déjà si matin! - entre grains et lin le jour en dort encore - friable -
Que celui dont l'estomac est toujours plein ait pitié de son voisin qui a faim,
l'errance est fille du petit matin, elle écoute le merle, réveille le voile de brume, marche sans faim, elle ira là où le temps la pousse
Sur les sentes cheminant, j'écoute éclore des mots-lumières
De ses mots de soie, lentement il me déshabille, me désarme. S'échauffe en nous le silence ; la tête sur le ventre têtu, accoudée au sommeil, amoureuse absence qui nous approche du vide, j'aime cette nuit-matin
Entrebâillez la porte sur les fiançailles de l'ombre et de la lumière et puissions-nous entendre la rumeur des 'Vive la mariée' !
- Je ne peux pas, c'est de guerre lasse, prenez ce que vous voudrez -
Puisse la nuit qui nous entoure s'éclairer. Les rivages des justes nous assaillir, leur espoir nous cerner et porter jusqu'au cœur des êtres l'Amour
Entrailles fécondes modelables à la paume - surgira l'autre toit au miroir de tes mailles - fil d'encre salé de pages et papier -
Se taire dans la profondeur des mots - arpèges - mélancolie d'un rai de lumière - rêver se souvient de nos ombres ...
puisque le jour est là, et qu’il faut bien, par le chemin de halage, remonter le cours des heures en portant la nudité des aubes jusqu’au cœur de la nuit,
et s'il faut, même la joie en transhumance, un peu de poudre de soleil sur nos heures sombres,
nous irons, à tâtons, cueillir la complainte énamourée du jour
Le jour tombe en gouttes, le ciel se noie, le trottoir se noie, le passant se noie, la vie se noie, apprendre vite à nager
- l’avidité du sable pour jouir du flot -
L'amitié d'un rayon de lune effleure nos joues, et discrètement, en confidence,
nos paupières lourdes s'adoucissent au crépuscule de nos horizons ...
Où sommes-nous nés nous qui arpentons les terrains vagues, les replis nocturnes et les paroles clandestine ? D'où rêvons-nous ce que que nous sommes ?
Electrocuté par le regard du tigre, je n'ouvre la bouche que pour des cris muets, je me repais d'entendre et regarder, et rêve d'un réveil au delà de la chair mortelle
Comment le jour peut-il encore fleurir si nos idées prennent le pas sur l’amour que l’on se doit les uns pour les autres ?
L'amour— cet essaim de paradis. L'amour— ce déluge de lueurs ...
Dès lors, au petit jour, hagard sous les nuées grises, froid en dedans d'avoir trop contemplé la longue cohorte des cadavres, semée sur les chemins de l'histoire, je m'en vais suivre de mes cris, la colonne exilée des suppliciés
Reprendre en amont la mémoire du chemin foulé par le pas des amoureux, le tirer si loin, ce chemin, qu’il conduise soudain à ce pont fragile, au-dessus du charroi des charrettes dont les ornières, les œillères, ne conduisent qu’au cimetière,
aveugle est la lumière à s'éteindre soudaine - et ses habits de nuit à nous brûler les yeux - contre noir contre nous - contre vide - étincelles éparses où sans façon allons imperceptibles
L'amour ce don du ciel ... chacun de nous a sa parcelle ... sa place dans nos cœurs est éternelle ... soyons juste fidèles et nos vies ne seront que plus belles,
pourtant l'amour ne se doit pas, il advient, lueur soudaine, plus que promesse ... une grâce !
Je m'aime, il t'aime nous vous aimons, tu l'aimes, ils sèment, nous nous menons à tâtons à travers les mailles électromagnétiques du poème
Entre la peau et l'âme, s'emblaver les veines de mots, parfois balbutiés, dans le vacarme du miroir,
la nuit, nous gardons au cœur le désert et suivons la caravelle de la voie lactée ;
yeux grands ouverts vers l'étoile du poème
afin que la folie destructrice de l'homme devienne arche de Paix, cocon d'Amour,
éveil de l'Esprit, coquillage dans la mer posé sur le sable-univers réenchanté
La nuit, tes pensées voguent sur l'océan des rêves, bâtissent un jour radieux,
murs évanouis sous la poussée de ton repos - ici se fomente l'idée, au bord des précipices où crie ce que tu crois savoir
Lucarne étroite, fenêtre temporelle qui se ferme, les satellites ont des œillères qui leur permettent de faire la nuit quand ils veulent, des oreilles qui se bouchent en passant sur l’étroite bande de terre où l’on meurt … à un jet de pierre, c’est pour mesurer quoi ???
J'imagine un sang qui ne verserait pas le sang sans frémir, un espace donné pour que l'Abondance soit dans la joie reconnue et partagée, la chance reçue et dévoilée,
une lampe en éruption sous ta jupe bizarre, rumeur nocturne, ton envie à mon torse nu, quête fourvoyée, ma chute, ma noyade
et pendant longtemps j'ai cherché un chemin dans tes yeux morts au fond de ma mémoire tu es restée belle dans mes rêves, comme une statue de porphyre
Âme de copiste! Regarde monter l'orage. Éclair irréfutable de l'émeute
la rétine de l' humanité sera le cerbère de la tendresse entre les hommes
L'œil étoilé - contemple la sourde rumeur - vague attisée sur le sable de nos avenirs - ruine - tout n'est que ruine lorsque flamme nous embrase -
Alors se lèvent les morts de tous les pays ceux de 14, de la guerre de 100 ans, de la bataille de Lépante et parmi eux les poètes, les Ginsberg avec son Howl qui n'en finit pas de hurler les Darwich portant son pays en bandoulière, les Neruda, les Benedetto d'Urgent crier et tous continuent de parler malgré tout malgré tout ! Ah ça ira, ça ira, ça ira !
Après avoir replié sa panoplie panoptique il resta le cul sur le bord du chemin, regardant ses deux mains impuissantes, ne pouvant fermer ses oreilles aux plaintes, au fracas, alors il prit sa voix pour appeler dans le désert… vox clamans in deserto
Sur les rires du Vent, il parle de ses taire, le môme! - plante du sable sur les berges du fleuve - et la terre graveleuse s'intime au silence -
Ça hurle partout. Dans la brume de nos chairs blessées, les regards ne savent plus traverser les larmes
Tout n'est plus que cris et hurlements, là où enfants saignent, et meurent sous le coutelas arrogant -
ici commence l'ombre, où nous ne savons comment arrêter le bras des assassins
Dormez-vous peuples en chagrin? Pleurez- vous peuples en colère? Vos dieux se taisent pour qu'on ne dérange pas l'ordre et le sang. Réveillez- vous et criez votre colère.
Criez plus haut que les oiseaux.
Criez ! Votre indifférence, c'est un corps à corps insensé de pétales enragés
c’est une bouche qui écume en forme de croix
Criez !
Et si votre voix ne porte plus, que votre cœur vous déborde, que l'amour explose en étincelles de feu
et inonde le monde.
L’avenir minuscule dans la main de l’enfant s’écrit-il en lettres majuscules dans les yeux des adultes ?
Non pas la croix, non pas l’étoile, non pas le croissant, mais le souffle , le fleuve de l'Amour - la chevelure changeante du jour est poussière soulevée par le vent - miel à l'aurore des matins du monde ... Espérance ...
Encore un dur été. Sous la marque du fer, les plaies de l'universel
L'image ne s'efface pas : qui réussit à survivre à l'entreprise aveugle d'anéantissement?
Les bourreaux?
L’aube n’a-t-elle jamais rien lavé ? L’aube aux doigts de rose nous glisse entre les mains quand le soleil se lève sur le chaos ...
Comme le phénix, c'est du chaos qu'il te faudra renaître - apprendre - grandir - rire de ces enfers qu'hommes se tendent dès lors qu'ils refusent de voir et d'entendre
L'azur devint pourpre_ - a mer devint pourpre - et la terre encore s'intimait au silence - Dans l'infinitif de zéro, aucun présent à dire - Alors de sa bouche, un bec se fendit
Ô dérision ! Hier, aujourd'hui, demain, les enfants de la terre seront-ils morts pour rien ? - " Terre Promise " au malheur ! - Ô déréliction ! Terre, couvre-toi des fleurs de l'espoir, l'oiseau a besoin de l'envol comme l'enfant de sa mère --- Aurore aux doigts de rose, oui...
A vivre déchiré, tu perds le fil, et l'aiguille se plante en ton esprit chaviré - trop, de naufrages, de tempêtes, d'éclats plantés en la chair de qui encore vibre et sent - tu souffles un peu sur les fumées opaques de ce temps à l'unisson : une femme fait éclore ses fleurs d'avenir sur le champ de bataille ; et elle seule nous tient encore debout,
elle seule a la bobine de fil d'argent pour recoudre nos terres. Elle attend l'eau de nos chants, le pourpre de nos bouches, et le soleil de ces yeux encore emplis d'épouvante. Osons-lui le regard.
Il y avait des voix, des cris, il y avait le silence
Il y avait pour couvrir les voix, les cris, d’autres voix et d’autres cris, et il y avait les silences, il y avait des silences dans les voix, dans les cris
Il y avait les couleurs violentes et sombres de la guerre et l'amour à genou dans une flaque de sang et sous un orage de phosphore, il y avait la haine contre la beauté du soleil levant et les cris répercutés des massacres contre l'azur sans fond
Opacité, trou béant, la terre rompt ses liens - des voix se lèvent, mais seront-elles entendues? - le mur a raison de la lumière, les yeux sont les derniers à mourir... Dors...
Le vent gesticule, fouille les blés de ses couteaux. Mord, assomme ses opposants -
Encre et sang dilués aux quatre saisons d'une solitude
Un jour, mais pas encore, la paix reposera dans le cœur de ceux qui se savent déjà frères; dans les mains de ceux qui se savent d'un même sang et d'une même terre
Chacun de nous peut être en différend avec un autre car chacun de nous étant différent de l'autre
Dans la main les eaux ouvertes, d’impatience tapageuse, à boire le soleil,
et dans le charme émouvant de cette nudité première
laisser aller les pierres pour faire barrage au malheur…
Ensoleillée - nageuse - vive impatience d'eaux vertes - soleils lents aux reflets mouvants -
Le ciel orageux s'est teinté de rouge, déversant sur le sol des larmes de feu, qui viennent se mêler au sang versé durant les jours sombres d'un combat fraternel entre les gestes interdits des statues abandonnées qui reprennent leur route pour en finir avec la cruauté
Elle essayait de trouver là-haut la réponse à ses questions mais c'est très loin au fond d'elle-même qu'elles étaient. Cela provoqua en elle un vertige
Le vertige est d'être hôte de la mort., se réveiller de l'asthénie silencieuse où est plongé le monde, se rebeller contre le mal des luttes contre la nature et des crimes contre l'homme, laisser parler le sensible contre la couche durcie d'indifférence. Oser contre la vanité du quotidien l'éclair lumineux et la fragilité de l'amour.
Oser la puissance de l'amour. Oser la tour et le calice pénétrés par la transcendance de l'Ave Maria de Gounod.
Ose donc, ouvre tes lèvres et prononce les mots rebelles, les insoumises pensées - articule la folie de tes désirs à l'œuvre de tes mains - ouvre la perspective, esprit assoiffé de transmettre, sur la tablette aux écritures,
parce que la peur, parce que la clôture, parce que les bouches bâillonnées, l’audace, l’ouverture, la parole libérée… au milieu d’une dalle de béton, une herbe folle
et si tu ne peux parler ou écrire, alors danse, ou frotte ta guitare avec tes mains de voleur d'aube, marche comme le marcheur d'Avignon en 75, gesticule, fais entendre le bruit sourd de l'humanité en route, et fais claquer tes doigts pour que l'on sache qu'il ne faut pas mourir
mais ouvrir grand les yeux et le cœur, balader sur le chemin, les fleurs et trésors à partager, ensemble, nous voulons vivre ensemble, danser et sourire quand c'est possible
et si nous voyons quelquefois plus loin que nous-même, c'est que le sentier bordant l'abîme se rehausse entre les plaies des pierres, vers la sagesse d'un ciel où se confondent nos visages
Ainsi je retirai mes masques, et la trace de mes masques, jusqu'à retrouver le premier, ce corps que j'habitais,
ce corps et cette âme que tous nous partageons....
Mais qu'en faisons-nous si le but est grenades, bombes et morts ? - miettes d'heures encore à vivre -
nous verrons les morts mourir une seconde fois, la parole d'espoir aux bords des lèvres ...
alors le masque tombera
et nue sera l'âme ... au bord des bords tout vient à sa rencontre -le réveil qui flétrit et l'herbe où tremble l'aube -
Ni corps, ni âme, la roue tourne de l'aube au couchant, du couchant à l'aube;
moyeu qui fixe nos hémisphères d'un soleil bleu dont nous aimons à contempler l'éternelle parole
Tournez tournez des étoiles aux ventres - arbres des racines du monde - art étincelles -
A l’aune de l’art en contrepoint l’aulne et le tremble font racine dans le lit fuyant qui déborde d’aubes
La peur et la haine vieilles complices des ornières d’hier suintent entre les pierres du jour, augmentant d’autant le travail du maçon qui voudrait jointoyer de chaux les murs si anciens de la maison …
les réparations ne sont pas aussi faciles à mettre en œuvre que les destructions
et la pierre angulaire lui parle, au maçon, des temps anciens où la paix régnait,
où les vivants s'entendaient avec les morts.
Puisque désormais ton devoir est d'ouvrir le bal d'un nouveau jour - à mains ardentes, larmes écoulées sur les murs de la honte, tu ouvres tes persiennes brûlées - ce qui vient se répand en odeur de cade, de cèdre et d'encens - une vie plus fière que la vie car debout dans son chant par mille lèvres murmuré,
le Coryphée cédant la place au chœur, intermède chanté, dansé, en plein cœur de la tragédie pour faire entendre, contre la voix des hommes, les voix des femmes … pleurant leurs enfants - l'inutilité de la guerre - naufrage des cœurs et des âmes - 21éme siècle spirituel ? Dérision ! Les mélopées de douleur sont terribles à entendre, la terre est une prison
Le temps de réapprendre à vivre, chaque jour est un nouveau départ, des larmes aux sourires, sur les chemins du jeu de la vie
Jeux de guerres aussi à travers les champs de blés et de maïs, à travers les vignes des paradis tronqués sous les ossuaires noirs d'un cauchemar qui ressurgit sans trêve à l'heure d'un œil ouvert
Il me souvient dans ce grand champ, autrefois, poussait le blé doré que nous allions glaner quand les moissons avaient passé, les enfants nous suivaient et nous aidaient à semer des cailloux sous les yeux des étoiles. Mais nos rêves n'ont plus cours sous la faucille du temps, en souvenir d'antan et des moments heureux où nos enfants nous suivaient encore sous le ciel bleu. La guerre, cette chienne, est passée et a tout dévasté
Sang d'oiseaux, le cri étouffé dans la gorge comme l'enfant dévasté sur la plage tenant l'aile rouge entre ses doigts
Larmes des sables à la poussière des baisers - l'enfant -
l'enfant aimé coupé en deux sous les yeux du soleil - danse folle des bombes barbares -
tu ouvres les yeux sur l'éternel exil, sort funeste, lorsque l'enfant déjà, quelque part
étendu sur le sable, saigne
Il y aura toujours trop de mots pour le geste qui a fait défaut,
il n’y aura jamais assez de mots pour le geste à venir,
et lorsqu’il s’agit de recueillir le douloureux présent du sang voix, sans parole, in-fans, le silence entre dans la voix
L'entends-tu alors? pleure-t-il à l'heure des pistils? Longtemps on entendit un long silence rugissant aux oreilles du vent_ brisant terres et chaînes_ lames et larmes
J'entends surtout le bruit des bombes qui sifflent en s'élançant vers le ciel,
le soleil se tache de sang dans l'heure crépusculaire et la plage rougeoie,
pourtant il semblerait que les étoiles rivalisent d'amour en rayonnant,
tandis que les humains hypnotisés s'accusent comme dans des miroirs déformants
et ils les brisent et nos chairs s'y ensanglantent, faute de simples paroles éthiques, justes
J'écris avec le sang de vos corps torturés, des mots qui ne veulent plus rien dire - la mort est dressée sur l'absence spirituelle - cynisme des bourreaux sur l'épouvante des enfants, innocence bafouée sur l'autel du mépris
S'abstraire et écrire ce qui nous indifférencie, se recueillir dans les marges terrestres en attendant qu'un ange se mette à siffler tel un serpent ? Je ne sais plus à quoi revenir, en quoi m'ensevelir,
devrais-je transgresser, oser la douleur, parier sur l'insoupçonné pour que je revienne enfin face à moi-même, autre !
Te voilà noyé dans ce fleuve de mots et de larmes - (qui sont doux soupirs lorsque si dur règne l'été et l'asphyxie ?) - tu ouvres les yeux sur l'éternel exil, sort funeste, lorsque l'enfant déjà, quelque part étendu sur le sable, saigne,
bientôt c’est la guerre, oui la mort qui s’annonce, sous les ronces, bientôt l’assassinat de nos pères
et nos frères, nos aînés, partiront à leur suite entraînés dans une longue suite d'assauts, de revers et de victoires enchaînés
alors pas un jour, pas une heure, pas une minute, où se taire reviendrait à parler, où ne rien faire reviendrait à agir, où ne rien dire reviendrait à faire… j’attends, loin de vous, loin de tout, loin des cavernes familiales, loin des lignées alignées en ordre de bataille, j’attends celui dont vous ne voulez pas
lI attend, loin de tout, loin de nous, hors des limites des feux destructeurs,
hors des cris et des plaintes, il attend tout là-bas celui que nous ne voulons pas voir,
pense-t-il seulement à nous logés aux premières lignes ?
Las, je n'attends plus : tant de soupirs et de larmes versés qu'il me faut éponger, absorber, boire jusqu'à la lie - que parfois me demande si semer encore un mot aurait encore un sens
Sculpter les vies avec des mots. Semer, toujours semer, le vent fera son jeu
et enfantera la lumière.
Chaque personne est un germe de l'Univers.
Tant de larmes dans vos mains; semés ont été vos enfants morts;
semés ont été vos maisons détruites - impureté des cadavres, des origines -
les Grands se taisent en toute lâcheté - les mots sont absents
ce lancinant silence porteur de ce qui en nous tisse ce que l'on a de meilleur
avec ce que l'on a de pire, qui glisse si vite ...
Oh entoure moi de tes bras, envole moi, pose ta tête sur mes genoux
et dis leurs toi aux oiseaux que c'est possible de chanter loin et d'approcher le bleu des nuages
Le temps, le temps n'est rien, nous passons ; mais les oiseaux restent ; eux, Vertige du ciel
La question est de tenir encore, de garder la lucidité de l’esprit fixé
sur la nécessité inébranlable de dévaster cette merde et de la rendre publique
et proclamée en lieu et place de l’assemblée des ratés
Puis de disparaître sur une route sans fin, sur la piste des indiens,
dans les fêlures du Sahara, dans la peau tigrée d’un paysage bizarre
L'outre-ciel des grands œuvres s'exerce à la parole, mais l'alchimiste mordoré distille tout ce que les surdités communes exaspèrent
- tentations pour cette heure fétide des ventres amères de tant de honte - humaine haine -
la table virevolte d'incendies généreux à notre azur foudroyant -
L'oiseau vole, haut dans le ciel, il vient vers nous, serait-il porteur d'un message d'espoir ?
Avez-vous entendu ce rire dans l'ornière?
Les grands vents dévastateurs arrivent de tous les coins de la planète
Combien de temps pourrons- nous résister sans casser?
Il faudrait que la pluie lave toute cette fange de dirigeants corrompus
et qu'enfin puissent croître les peuples dans leur singularité et leur humanité
Nous sommes en alerte rouge. Il nous faut résister résister résister,
alors que les pieds baignent dans l'odeur fétide du sang, il est une ornière aussi
en laquelle s'élèvent vos voix...d'autres voix qui suivent s'inclinent ... geste de terre
Faudra-t-il monter sur une dune pour s'apercevoir que le seuil de la chute est bas?
Où est l'amour, oasis dans un paysage brutal ?
Dans les soupirs des enfants juchés sur les rides du vent,
face à la croix agenouillée contemplant le Christ qui marche
C'est un clou, une lance, une plaie humectée de vinaigre pour ne pas qu'elle cicatrise - ainsi va l'homme qui ne sait que dresser croix sur le chemin de son humanité
Quelles armes se retourneront-elles d'elles-mêmes contre les assassins et leurs commanditaires se nourrissant de la chair des innocents ? Aucune tant que nous attendrons la venue d'un homme providentiel ou la parole d'un messie. Nous savons déjà depuis longtemps les boucheries des croyances, les trahisons logiques
Peuples nantis qui " bâfrez " sereinement dans vos chaumières, agissez contre l'indiscipline des cimes - entrave à l'amour - le sang étanche la terre, malgré les pluies et les larmes L'enfant pria son unique dieu, le bleu du ciel bombé. Et l'enfant suça son doigt une dernière fois
pour ce goût d'aube, de sel, de sucre candi, qui n'a pas encore le nom des larmes
De là on ne voyait que passé, regret, tristesse. elle décida de se retourner.
Elle vit alors, d'un coup, l'horizon, de l'autre côté, s'illuminer
il tourne le monde, il ne tourne pas rond dit la perle un peu baroque,
mais il a une fâcheuse tendance à revenir sur les mêmes fronts, les mêmes dos,
à croire qu'il ne tourne que sur un point, un point cardinal parce qu'il est faible,
comme l'enfant porte le monde, le monde s'appuie sur le plus faible, sur l'enfant ...
et pour qu'il tourne rond le monde, il faudrait peut-être qu'on fasse une putain de ronde autour de l'enfant et qu'on arrête de lui faire porter le ... tour du monde
Nos paroles s'enroulent en rouleaux de mers mortes - de mères mortes et d'enfants décimés - ma parole roule dans un fleuve de larmes - souillée de n'avoir pas su
Nous semons sur les champs d'antiques batailles
et nous regardons avec tristesse s'ouvrir les fleurs du sang autour de nous
Le parfum des fleurs a perdu son voile. Espoir en celle du bout du champ. Oubliée.
Au bout du champ, des fleurs? Au bout du chant, des pleurs ...
Elle voit au loin un plein champ bariolé de toutes les couleurs, au loin s'élève une douce mélopée
et si la voie est libre le paon en profite pour faire la roue
Toujours levé trop tôt, toujours un temps d'avance - vois : ceux, stupéfaits, regard hagard, debout trop tard sur le quai de nulle part - le train s'éloigne
c'est un mirage, ce sont les pas suspendus de la blessure
c'est le cri d'un enfant muet qui caresse un espoir
quand le pas des assassins orchestre la mort pour obtenir le "non-lieu"
Tant de nations amputées pour des causes perdues d'avance, tant de noblesse lâchement assassinée, tant de poèmes emmurés dans des livres jamais rouverts pour recoller les morceaux épars des cœurs humains, tant de murmures étouffés
le poète est un visionnaire ! il n'appartient qu'à la Liberté !
Liberté, si chère au coeur de ceux qui la défendent et qui coûte tant de pleurs, tant de sang
Et quand’ l’horizon se résume à des rizières de larmes qui brasillent, quelques mots-lueurs ondoient insoumis
Taire, silence on tue, silence on massacre, le couteau est un cri ...
Buvez messieurs les grands ordonnateurs, trinquez ! Du vin ? Non messieurs,
du sang qui se vautre dans vos verres !!!
Tant de houle en cette traversée des pages, tant de doutes, de tentations en cette initiatique avancée : c'est ici, entre deux mots, que tu tentes encore de te dégager de la glu du jour
Enveloppes des mémoires silencieuses au fracas des étoiles
et ces lettres qu’on trace au milieu de l’estran dans les pas de l’autre en départ de houle,
les yeux de sa peau grands ouverts, ceux de son âme aussi, son regard sur les choses fut autre. Elle écarta le voile sans le déchirer : la réalité, la vraie, était si belle, si forte, qu'enfin elle comprit !
Les langues étrangères n'ont pas de secret - je parle ta langue et tu parles ma langue -source inépuisable jaillissant du noir - monde grouillant sous nos doigts dans cette minuscule infinité d'espérables espoirs -
Sans voix, nous allons vers le port aux nouvelles, nous cherchons trace des restes d'humains - horizon vide - sur le retournement l'appel d'un cerf au milieu des bois. Signal d'urgence. Alerte. Son cri de fuite au pas des chasseurs, et l'aboiement des chiens à chaque carrefour
Notre bouche ne s'est pas tue, nous étions les guetteurs invisibles, les chasseurs de tempêtes qui portent la voix de ceux qui ont perdu leur langue étouffée par la violence du temps; à présent nous approchons d'un rivage plus calme
Espace infranchissable de la parole, feinte liberté ! - Le feu de " l'étoile " est sans remords, immémoriale douleur - là où l'amour est seul, nous sommes sa déchirure ...
J'ai bu le jour parce que je l'ai trouvé bleu, soudain Je fus l'oiseau et je me vis au travers des yeux du chat
Le chat, lisse son pelage de sa langue râpeuse, puis soulevant sa patte la tend vers l'horizon et son regard s'illumine d'un rayon verdâtre
Sans cesse il te faut éviter les récifs, ceux dont le nom rime avec la prétention à être au-dessus des autres, anonymes et modestes - sans cesse te faut faire un pas de côté, vaine tentative pour ne pas sombrer en cet océan d'égoïsme où écrire te situe, ta vigilance émoussée,
l’orgie de la vérité en tuant la papelardise,
une dame qui se dépouille seulement dans son inexpugnable intimité
Ils sont étranges les mots du jour au milieu des cuivres tapageurs
Quel arbre planter ce matin, l'aube n'a pas dissous la ligne noire à l'horizon, la rumeur du poème monte, quel arbre planter? Le mot à mot balbutiant du monde . Quel arbre L'ossature du poème cherche la voix collective entre les lignes de colère, l'encore muet de l'utopie. L'oiseau cherche sa branche. L'oiseau. Son cri.
On se trouvera un jour - face à notre douleur - sans souffrir - et aimer- de toute son âme - et s'oublier - et... sourire
Pierres couleurs ardeurs exaltées sueurs marines fougères délayées dans des abris de cœur mural, ruisseaux traversant le cadastre des hommes. Je m'en tiens à l'oiseau qui agit. Il a connaissance de mes ailes
Nous entrons dans un pays sans frontières, où les armes se sont tues définitivement pour témoigner chemin faisant d'une utopie plurielle basée sur la concorde et la fraternité en poésie. Quelle est cette parole nous porte à recréer le sens des rapports humains, à remettre un peu d'amour et d'harmonie entre les lignes de démarcations habituelles?
Sur les chemins j'aimerais être le caillou, la roche turgescente entre les épaisses racines
qui libérera la roue de ce chariot de mots que l'on mène aux arènes
sable tes rêves - mes pieds baillent encore
et mes doigts trop gourds d'avoir tant dormi ...
pourtant demain encore nous irons ensemble ouvrir à tous les possibles - là-bas, aux galets - trouée -
Lorsque déjà se profile, du haut du hunier, le terme du voyage,
tu affûtes tes mots en appel d'air de justice, pour qu'ils gonflent les voiles de l'espoir
Le vent baisse, la roue d'aube ralentit, mais nous continuons dans un même élan
à porter au moulin la fine graine dont nous ferons le blé du poème
Les nuées sont tenaces, les fumées encordent les hommes aux récifs de désespérance,
là où des vigies continuent d’espérer les plaines fertiles aux yeux des enfants …
Ivres, les mots tournoient, poursuivent leur lente course autour de la source suprême
à toujours contourner, porteuse de lumière et d'une vérité qu'ils sont chargés de transmettre
Un navire de paix s'avance, une arche de mots noués à la proue,
les mains des enfants au souffle de la terre, jettent du sable aux visages des guerriers
Les guerriers aveuglés reculent devant l'assaut,
tandis que les aigles vengeurs s'abattent sur eux, le navire, en renfort s'approche du rivage
et des rives de rires qui nous seront à tous remparts contre l'ignominie
À quoi donc peut nous servir la vérité puisqu'elle n'est pas la même pour tout le monde ?
Il y a la vérité métaphysique, qui forcément dépend des mots de chacun et du sens que tel ou tel leur donne... Cette vérité, nous en avons besoin pour conduire notre vie et ne pas nous faire vampiriser par spams, virus en tous genres, parfois bien travestis car l'être humain éventuellement proche est un prédateur ambivalent le plus souvent ... mais il y a aussi la véridicité, qui est battue en brèche par le matraquage médiatique de la désinformation. C'est beau de faire passer l'indicible par la métaphore, mais tôt ou tard ce sont les bombardés qui auront besoin de comptes plus que de rimes
Les guerriers aveuglés reculent devant l'assaut, tandis que les aigles vengeurs s'abattent sur eux, le navire, en renfort s'approche du rivage (X2)
terre lente des rires d'enfants ensanglantés de vies ... Larmes, où vont les larmes - sables du lointain - poussières des larmes...
Au petit jour d'un murmure sous la touffe des roseaux, un homme en deuil de patrie exposé à l'œil sans fond d'une kalachnikov, tout le monde le sait et de l'autre côté de la forêt essaiment des lèvres tordues, défi d'un bout de terre en frayeurs conjuguées dépeuplé avant le déclin du jour
et la page but - relia les lettres et libéra les mots - aucune vérité ne traversa son corps -Dans son cœur usé d'avoir tant aimé, une phrase lovée éclaira son regard. Alors on entendit les déserts se lever et la foudre tomber - Sous ses doigts, l'encre demandait à l'humanité entière : "Homme, dis-moi, est-ce que la haine s'opère?"
En chemin encore, en partance toujours, en allant de l’avant, plutôt que d’exposer partout cette nudité blême à peine sortie du puits, il la pria de bien vouloir se couvrir et lui offrit une métaphore, une amphore, et un photophore… ainsi elle pourrait relier, donner à boire, et un petit peu éclairer
Avec son sourire aimant- elle traversera continents - pour étancher des soifs - éclairer des chemins - où la Terre et les hommes Renaîtront - Identiques. Peut-être_ plus sages, qui sait - Il le faudra
Je lis les mots d'innocence que la guerre interrompt - poursuivre la poésie là où nait la résistance – au-delà de ton sommeil, enfant, trouver un sens à la vie...
quelque chose de si ancien réapparut, nouveau, innocent comme un instant insaisissable : devant l'horreur annoncée, la joie dansait, s'imposait comme la seule certitude
Dans les dernières heures du poème, ils ne purent s'empêcher de regarder ce qu'ils avaient fait. Et personne ne sut dire s'ils en étaient heureux ou stupéfaits. "Le sanglot roulait d'âge en âge" - raccord. Et personne n'était d'accord. Alors ils prirent le parti de ne retenir que les quelques instants passés ensemble, quelques secondes contre l'éternité. Au fond, je crois qu'ils avaient eu raison
A l'instant du chant final, la voix se tourne et se retourne, tente de réunir les oripeaux, les bribes de chant énoncées, et de ce flot jaillit un continent où accueillir les exilés, les meurtris, les blessés et les âmes errantes,
dans un pays de miel, de dattes et d'olives, pétales de roses odorantes - ô terre saccagée ! - ils édifieront encore et encore l'arc-en-ciel de leur vie
Trop de cavernes à mes rêves d'enfance m'apportent des maux d'écume et une mer me brode sur des ossements poudreux, houles de joies grimaçantes, ressac de cris obliques
"c’est le scaphandrier des sables testant la tension du diamant dans le palais des pas perdus c'est un ciel aux lumières lointaines et un avion qui fait un clin d'œil plagiant des étoiles dans le bleu"
c'est l'après c'est l'avant - c'est déjà maintenant - c'est le vent qui t'esquisse dans les sables brûlants - c'est ta main cheminant sur les rives du temps -
Une abeille charge ses pattes de pollen doré, dans la paix du matin, et après une danse de cercles , pénètre dans la ruche où un humain a piégé son confort
et tu déchiffres les caractères vivants du livre des herbes et des fleurs, tu entends poète l'éternelle litanie des arbres, ton chemin te poursuit et tes pas te devancent,
et tu te demandes où tu es, où est ta tête dans cette fausse planète - éventaire du chiffre, l'œil est sorti de son texte mais le poète du futur est nourri de paratonnerre
Vent d'émotions soufflant sur ses pages noircis d'encre indélébile, devenant illustration vivante aux yeux de tous , je suis ton esquisse psychique,
ton étau de conflit que sans cesse on resserre, tant la bêtise de l'argumentaire suinte, tant les couches se superposent jusqu'à en faire disparaître l'histoire, je suis cette bête là-aussi,, si l'on n'y prend garde,
la bête, tapie dans l'ombre, guette le moment propice pour ressurgir à tout instant, restons éveillés
Un homme de haut rivage, alluma quelques feux sur la page,
et joyeux d'autres levèrent la voile à l'heure où les ténèbres frappaient,
les éclats en furent déchirants et nimbés cependant d'espoir
Les feux sont impossibles à éteindre : le fleuve des mots continue sa route, ailleurs,
en d'autres temps - lorsque minuit sonne, la place des rêves est ouverte
où s'abreuve la vie - rien ne finit jamais, tout se recommence à qui sait tenir la dérive
Mais la nuit est là et les porteurs de feux vont lever le camp;
les braises encore chaudes sont les traces
que les voyageurs et les errants pourront suivre jusque dans le jour,
car jamais les mots arrachés au temps ne s'éteignent
Poisson d'eau vive, lâché dans les eaux multicolores, s'élance telle une flèche argentée porteuse d'un faisceau de rêves flamboyants vers la lumière.
©Septante Édissette
Du 15 mai au 28 juillet 2014