Quand les anges descendent sur la terre
on les distingue à leurs ailes
qu’ils dissimulent derrière de larges épaules
ou repliées sous des robes de laine élancées
Ils parlent peu, mais ils sourient, énigmatiques,
quand leurs mots sonnent comme de la musique
S’ils connaissent la maladresse dans les choses de la vie
ils savent surtout combien sont lourd
certains objets que nous cachons au fond des chagrins
Leur force c’est la légèreté
qu’ils communiquent à tout ce qu’ils touchent
comme est légère
la vague de cristal qui fait tourner la terre
Les anges sont parmi nous
silhouettes transparentes approchant les ombres des hommes
Ils nous voient nous jetant
aveugles
contre des murs de sang
Ils nous voient buvant des barils de pétrole
Ils nous voient parlant pour ne rien dire
Les anges ne pleurent pas la vie
ne se lamentent pas
ne jugent pas
Ils laissent souvent leur part à de plus transparents qu’eux
Parfois nous sommes des anges quelques instants
à faire tourner la terre sous nos pieds
à brûler des ailes naissantes
pour éteindre des incendies criminels
Mais nous n’avons pas ce don d’éternité
notre étoffe s’épuise sous l’effet de serre
Reste le souvenir d’un oxygène si pur
et d’un souffle léger
comme un baiser sur la bouche
Une vidéo du poème avec un peu de son en plus !